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Date de création : 26.01.2013
Dernière mise à jour : 29.04.2014
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Chapitre quinzième : L'Île du Bout du Monde

Publié le 25/11/2013 à 18:45 par essaie-d-ecrire-un-livre

-Wow, lâchai-je dès que j'eus retrouvé l'usage de la parole.

-Comme tu dis, acquiesça Owana d'un ton émerveillé sans quitter des yeux le Pont.

 

Le Pont.

Fait de cristal, presque translucide, aussi démésuré sa Porte puisque que son extrémité se perdait dans le lointain.

Du bas pendait ce qui me rappelait des stalactites, fines et dentelées. Elles étaient plus sombres que le reste, avec leur pointe effilée presque noire.

L'édifice en lui-même était extrêmement simple et extrêmement complexe à la fois, défiant toutes les lois de la gravité pour franchir les flots en une courbe grandiose, audacieuse, sublime !

Les rayons du soleil le traversaient et se défragmentaient comme à travers un diamant, explosant en une miriade étincelante de lumières colorés. La légère brume alentour s'irisait elle aussi, rendant le Pont onirique, presque iréel.

 

Elwina s'arracha la première à la contemplation de cette... merveille - il n'y a pas d'autres mots.

-Allez, il est temps d'y aller.

Je détournai les yeux à contre-coeur. Il me semble que j'aurais pû rester là des heures durant, subjugée devant la beauté du spectacle.

Nous nous engagâmes lentements sur la surface lisse.

Assez rapidement, la terre ferme disparut derrière le rideau de brume. Aucun de nous ne parlait ; nous étions seuls dans le silence et l'imensité du ciel. Le temps semblait s'être arrêté.

 

Je ne saurais trouver les mots pour vous dire l'ineffable, aussi ne vais-je pas m'attarder sur notre traversée qui se grava à jamais dans mon esprit.

 

-Fermez les yeux, ordonna soudain Elwina. Je vous dirai de les réouvrit que qaund vous pourrez admirer pleinement le spectacle, ajouta t-elle ne me voyant ouvrir la bouche pour protester.

J'obtempérai et me laissai guider par sa voix.

Je marchai un moment qu'il me sembla assez long comme cela, mais peut-être n'était-ce dû qu'au fait que je ne pouvais voir ce qui m'entourai. Par contre, tous mes autres sens étaient en éveil.

Je sus que je prenais pied sur l'Île quand je sentis quelque chose de moins dure et lisse sous mes pieds et que je n'entendis plus le son clair de nos pas sur le cristal.Les odeurs aussi changèrent, des odeurs légères, un peu sucrées, peut-être celles de fleurs. Par contre, je n'entendais rien, ou presque. Pas un oiseau ne chantait, pas un insecte ne bourdonnait. Seul nos pas sur l'herbe, le soufflement du vent et le frémissement d'une eau qui coule, que des bruits feutrés et doux, troublaient le silence.

Là encore, le temps semblait s'écouler sans nous atteindre.

 

-C'est bon. Vous pouvez ouvrir les yeux.

Ce que je fis.

Je restais sans voix.

Le Pont n'était qu'un prélude.

 

Le Bout du Monde.

Voilà une expression qui prenait tout son sens à présent.

Elwina nous avait arrêté juste à temps, c'est-à-dire au bord d'un à-pic.

Au bord du monde.

 

Imaginez une cascade. Vous savez, celle avec une roche au milieu qui divise leur chute en deux.

Imaginez maintenant que cette cascade n'est pas l'aboutissement d'un fleuve, mais celle d'un océan. Que la roche au milieu est une île.

Vous aurez ce que nous voyons.

 

La mer s'arrêtait là.

Dùline n'était pas rond, mais plat, comme les scientifiques du... euh... Moyen-Âge -ça remonte à loin- imaginaient la Terre.

Si tu allais trop loin, tu tombais.

Sûrement pour l'éternité, puisque que la cascade se perdait dans les nuages et qu'on entendait pas le formidable mugissement d'une chute d'eau d'une telle taille.

 

Aussi loin que je pouvais voir, il n'y avait... rien.

Rien, sauf le ciel, bleu comme je ne l'avais jamais vu, et la mer de nuages en-dessous. Le soleil y projetait l'ombre de l'Île.

Je baissai la tête. L'île n'était qu'une immense roche suspendue au bord des flots, recouverte d'un peu de verdure.

Euh... non. Pas de verdure. De blanchure.

Car l'herbe n'était pas verte, mais blanche. Immaculée. Comme les arbres, les fleurs et toutes les autres plantes, remarquais-je en me retournant. Plus blancs que la neiges, que les glaciers, blancs comme de la lumière pure.

À bien y réfléchir, c'est sûrement ça. Quand on mélange toutes les couleurs, cela donne du blanc. Comme si l'Île du Bout du Monde n'avait pas su choisir sa couleur, et les avait toutes mélangées.

 

-Il y en a plusieurs, des comme cela ?

La question d'Ylulé me tira de ma contemplation.

-Pourquoi ? s'étonna Elwina, légèrement amusée. Une seule ne te suffit pas ? Les plus belles merveilles sont souvent uniques...

La jeune fille rougit légèrement, embarassée.

-Non, non, ce n'est pas ce que je voulais dire ! Mais... si la mer chute partout comme cela, ce qui serait logique, qu'il y ai d'autres Îles... Non ?

La griffonne réfléchit un instant, cherchant dans ses souvenirs.

-C'est vrai que ce serait logique... Mais je crois bien que non. En fait, personne n'a le courage d'aller voir. À moins de passer par le Pont, aller sur l'Île signifie mourir. Tomber, plus précisément.

-Ben comment ils ont découvert celle-ci alors ? questionna Owana, qui s'était approchée.

Oui, c'est vrai que moi aussi je me posais la question.

-Réfléchis un peu : c'est en découvrant celle-ci qu'ils ont découvert qu'on pouvait tomber !

-Ce ne n'était pas ça que je voulais dire, rétorqua Ow, un peu vexée du ton condescendent employé par Elwina. Comment ils ont fait pour ne pas tomber ?

-Ah euh... fit El, dont les connaissances s'arrêtaient là. Va demander à Gwyndor, il sait peut-être.

Aussitôt dit, aussitôt fait ; Owana, Ylulé et moi partirent harceler le griffon.

Lequel griffon déclara qu'il ne savait pas non plus, et nous dit de demander à Lune. Owana lui répondit en riant que Lune allait nous dire d'aller voir Elwina et que nous continueront jusqu'à que quelqu'un trouve une réponse, par miracle.

Il s'avéra que Lune l'avait su, mais ne s'en souvenait pas et nous promettait de chercher.

-Euh... Qu'est-ce qu'on fait ici d'ailleurs ? finis-je par demander. J'imagine qu'ils ne nous ont pas amenés là seulement pour admirer la vue...

-Oui, ça c'est sûr, commenta Ylulé avec une petite grimace - elle n'aimait décidément pas marcher.

-L'Île a un pouvoir, répondit Sev qui venait d'arriver et nous avait entendues, me faisant sursauter.

-Comment tu sais ça toi ? fis la jeune fille rousse, sceptique.

-Je ne le savais pas il y a deux minutes ; j'ai simplement demandé à El, sourit-il.

Ah oui, c'était pas bête ça...

-Elle dit que ce pouvoir peut nous aider, poursuivit-il. L'Île semble... offrir des choses, d'après elle.

-Des choses ? relevai-je. Quel genre de "choses" ?

Il haussa les épaules.

-Ça dépend. Elle n'a pas voulu être plus précise. Elle a ajouté que c'était au centre de l'île qu'on devait aller. Là où il y a une... roche percée. Oui, je sais, c'est bizarre, mais c'est ce qu'elle a dit.

Nous nous dirigeâmes vers le milieu de l'Île, puis partirent chacun de notre côté, furetant de-ci de-là, cherchant une "roche percée" sans trop savoir à quoi elle pouvait bien ressembler.

 

-Vous croyez que c'est ça ?

Je relevai la tête en entendant la question de Sev.

-Ça quoi ? fis-je, contrariée de ne pas avoir trouvé - même si je ne voulais pas l'avouer.

-Viens voir, ça aidera, rétorqua t-il.

Je le rejoignis avec un soupir agacé. Si je ne pouvais même plus passer ma frustration sur quelqu'un sans me faire rembarrer...

Il avait trouvé une petite pierre, trop lisse et trop ronde pour être naturelle. En plus, elle était percée d'un petit trou, un peu comme une perle, et était du même noir mat que le pilier qui servait de Serrure au Pont.

-Oui, c'est sûrement ça, concédai-je sans grand enthoutiasme.

Ylulé, qui était également arrivée, acquiesca.

-Il n'y a plus qu'à retrouver les trois autres, commenta Owana.

-Ils auraient quand même pu faire au moins semblant de chercher avec nous, grogna la jeune fille rousse.

-Pas faux...

Ow haussa les épaules :

-Bon, de toute façon on l'a trouvé, non ?

-"On" ? releva Sev avec un sourire moqueue.

Elle l'ignora.

-Elwina ! Gwyndor ! Lune ! appela t-elle. On l'a trouvée !

Je remarqua, amusée, qu'elle avait insisté sur le "on" avec un regard noir à Sev, dont le sourire s'élargit.

Les griffons et la chatte arrivèrent sur ces entre-faits.

-Ah oui, c'est bien ça ! approuva Elwina en voyant la petite pierre noire.

-Et on est sensés faire quoi avec ?

La griffonne s'assit, se mit à son aise et nous regarda en se retenant visiblement de sourire.

-Euh... Ça veut dire quoi ?

-Que vous êtes sensés chercher tous seuls, répondit Lune avec le plus grand sérieux.

-Nan... Sérieusement ?!

-Oui ! firent-ils en même temps.

Je me détournai avant de dire quelque chose de pas très poli. Les autres m'imitèrent et nous regardâmes la pierre en silence, se demandant ce qu'on pouvait bien en faire.

-Et si on la mettait à notre doigt ? fis-je au bout d'un moment.

-C'est toi qui essaye, au cas où ça n'aurait pas l'effet escompté, répliqua Ylulé.

-Merci du soutien !

Je pris la petite pierre... et faillis la faire tomber.

-Mais elle est lourde !

-Tu t'attendais à quoi, ce n'est pas une plume ! ironisa la jeune fille rousse.

-Non, mais vraiment ! Tiens.

Je lui mis la pierre dans la main.

-Mais c'est vrai ! s'exclama t-elle.

La pierre passa de main en main, accompagnée d'exclamations de surprise.

Elle me revient, et j'hésitai un moment, inquiète, avant de me la passer au doigt.

Des fleurs, ou pour être plus exacte sept fleurs, se mirent à pousser à l'endroit où Sev avait trouvé la "roche percée".

Les tiges des étranges fleurs étaient blanches, comme la végétation alentour, mais pas le reste. Les pétales en forme de larme étaient d'un bleu foncé et paraissaient... humides, tandis que les étamines de la plante étaient d'un jaune orangé changeant, un peu comme la flamme d'une bougie.

Ylulé tendis la main vers une des fleurs et la retira aussitôt.

-Elle sont chaudes... On dirait des flammes, en haut. Et les pétales sont vraiment mouillés ! s'exclama t-elle en en touchant un.

-Ce sont des astlanias, commenta Elwina. Et oui, elle sont vraiment composées de feu et d'eau. Il faut mettre un des pétales sur le coeur, pour qu'il brûle.

-Et pourquoi ? voulus-je savoir.

J'eus comme toute réponse un "Vous verrez bien".

 

 

 

 

Ylulé tendit la main la première, hésitante, détacha un pétale et le laissa tomber au sommet de la fleur. Il se mit à brûler en dégageant de la fumée, ou plutôt de la vapeur d'eau.

 

 

 

Celle-ci resta suspendue dans les airs, sans y disparaître, et sembla devenir plus... solide. Elle prit petit à petit une forme sous nos yeux ébahis.

Un renard. Avec une tête de serpent. Un Loya, si ma mémoire est bonne. Une des trois sous-espèces de Naarites, des créatures faites d'air restant très mystérieuses.

-Bonjour... C'est pour quoi ?

La créature acompagna sa phrase d'un baîllement peu discret.

-C'est ce que vous êtes sensés nous dire... non ? rétorqua Elwina.

L'autre poussa un soupir agacé.

-Mais qu'est-ce qui m'a pris d'acepter ce boulot ?!

-Ça, je ne sais pas, mais maintenant que vous l'avez accepter, vous êtes ensé le faire !

-Bon, oui, oui... (il se tourna vers Ylulé) C'est pour toi, n'est-ce pas ?

Ele hocha la tête. La créature parut se concentrer et les yeux de la jeune fille prirent une étrange fixité.

Puis le Loya secoua la tête et le... lien entre eux disparut.

-Je vois, je vois, des aventuriers...

L'air se troubla devant lui et deux fines lames apparurent. C'étaient deux poignards d'une dizaine de centimètres, tout simples, noirs de la garde au bout dela lame. Un troisième couteau, plus long, avec une lame large et solide, tout aussi noir, se matérialisa à son tour.

-C'est pour toi.

Ylulé les saisit et les observa, ébahie.

-Au revoir tout le monde ! lança la crature en disparaissant.

 

-Au suivant, fit Elwina. En espérant qu'il soit un peu plus motivé - et aimable.

Owana s'avança à son tour, cueillit sans hésitation un pétale de la fleur devant elle et le brûla.

Une créature semblable à la précédente se matérialisa. Sans un mot, elle créa le lien entre elle et l'adolescente. Une épée double apparut entre eux. Une poignée circulaire entourée de cuir d'où partait de chaque côté une lame argentée, presque blanche.

-Merci, souffla Owana en la prenant.

Le Loya inclina la tête et disparut.

 

-Pas bavard celui-là, commenta El.

Son compagnon s'avança et, d'une griffe, accomplit les mêmes gestes que les deux filles.

Cette fois, ce ne fût pas un Loya qui apparut, mais un scarabée. Avec une tête de cheval. Très bizarre, ça. Je crois que c'est un Uñ.

-Bonjour. J'ai cru comprendre que deux des vôtres ont déjà Appelé, alors j'imagine que vous vous passerez de la procédure d'usage et de tout le bla-bla.

Sans attendre de réponse, il créa le lien. Quelques secondes après, un... bracelet apparut devant lui. Un gros bracelet argent avec des drôles de caractères en noirs. Peut-être avait-il un pouvoir... ?

-Bonne chance ! lança la créature avant de disaraître.

Elle était plus normale, celle-là...

 

El Appela à son tour, et reçut de la main, pardon, de la patte d'un Uñ deux serres cuivrées. Enfin, pas vraiment des serres, mais des trucs très pointus à mettre aux pattes.

Lune eut un un étrange pendentif, une pierre aux nuances dorées changeantes enfilé sur un lien de cuir noir.

 

Je me décidai enfin à imiter mes compagnons. Ce un Tûr qui apparut, une chouette à tête de loup.

-Hello ! lança t-elle gaiement, avant de se tourner vers moi.

Je sentis une présence dans mon esprit, une sensation pas spécialement agréable. Puis elle repartit, et je me rendis compte seulement à ce moment que j'avais vu les paysage brouillé pendant l'incursion de la créature.

La première chose que je vis nettement fus l'épée qui se matérialisait devant le Tûr. Elle avait une poignée plus sombre que sa lame effilée, avec un pierre de jade, couleur de mes yeux, incrustée au milieu.

Quand je la pris, je m'aperçus que la poignée s'adaptait à ma main et que l'épée était parfaitement équilibrée. Je réprimai un sourire.

 

Sev fut le dernier à s'avancer. Ce fût un Tûr qu'il fit apparaître, lui aussi. Et ce fut un arc qui se matérialisa devant la chouette-loup. Il était fait d'un bois presque rouge, le centre recouvert de cuir noir, avec une double courbure et... des lames à chaque bout. Elles étaient petites, certes, mais bien pratique quand on manquait de flèches.
-Pourquoi c'est sur moi que ça tombe de m'occuper du dernier ? se plaignit le Naarite, nous faisant sursauter.

-Heu, ça change quoi ?

-C'est à moi de vous offrir ça...

Un sac à bandoulière apparut devant lui. Il était noir, assez semblable au mien, et visiblement rempli. Après une légère hésitation, Ylulé le prit.

-... et de vous renvoyer chez vous.

-Chez nous ? Co...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase ; tout se brouilla, j'eus une sensation de chute, puis le noir.