Le Portail de Dùline
J'essaye d'écire une histoire, et je voudrais votre avis. Il mêle héroïc-fantasy et science-fiction.
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j'ai vraiment tout lu, c'est formidable mais que d'émotions, rien n'est calme dans votre histoire. comment pou
Par sidonie, le 22.01.2014
merci beaucoup !!http://essai e-d-ecrire-un- livre.centerbl og.net
Par Rimeko, le 30.11.2013
j'adore ton histoire, elle est vraiment génial.http:/ /livreromancef antastic.cente rblog.net
Par livreromancefantas, le 23.11.2013
toujours surprenant ton histoire, elle me plaît toujours, continues !!
Par Sidonie, le 28.09.2013
ah, bah voilà qui était-elle ^^
Par Lucile, le 31.08.2013
· Bestiaire fantastique
· Chapitre six : Gwyndor
· Introduction
· Terre et Dùline, informations supplémentaire
· Chapitre un : Prophétie
· Chapitre cinq : La Piste aux Griffons
· Chapitre onze : Owana
· Chapitre treize : La sorcière
· Chapitre douze : Révélations
· Chapitre quatorze : L'Enigme du Pont
· Chapitre quatre : Ylulé
· Chapitre dix-septième : Flowussia
· Chapitre seizième : Rélguls & Vision
· Chapitre dix : Passage
· Chapitre trois : Sev
Date de création : 26.01.2013
Dernière mise à jour :
29.04.2014
22 articles
Bonjour !
En ce moment, j'essaie d'écrire un livre. Je ne compte pas le publier (à moins d'un grand succès, ce dont je doute), mais juste le faire pour le plaisir. Il n'empêche que je voudrais votre avis, pour l'améliorer...
Voilà, je ne sais pas vraiment quoi dire d'autre sur cela...
Je pense qu'il mêlera héroïc-fantasy et science-fiction.
L'histoire :
Dans le futur, des créatures "fantastiques" (griffon, dragon...) ont été créées grâce aux immenses progrés de la génétique. Même les animaux "normaux" sont plus ou moins génétiquement modifiés pour mieux s'adapter aux exigences de l'Homme, qu'elles soient esthétiques ou utilitaires.
Oui mais un jour, des scientifiques créérent une créature qui les dépassait, à la demande d'un milliardaire capricieux. Elle était dotée d'une puissance qui dépassait celle des autres créatures créées jusque là et d'un désir incotrôlable de dominer. Les scientifiques prirent peur et l'enfermèrent, en profitant pour faire sur elle des expériences pas toutes agréables pour essayer de comprendre leur erreur, mais elle réussit à se libérer, folle de rage.
Elle se revolta, entraînant avec elle les autres "créations" des scientifiques. Certaines se refugièrent dans les confins du monde, des régions restées inconnues et tombèrent dans l'oubli. Les autres ouvrirent un portail, guidées par la Créature, devenue la Sans-nom, et s'enfuirent dans une dimension parralèle fermée aux humains nommée Dùline.
Enfin, pas toutes, quelques rares créatures (comme les aquidés et les Eynaar) sont restées sur Terre.
Cette dimension était déjà habité par différents humanoïdes, dont certains arrivèrent sur Terre par le portail et s'y retrouvèrent coincés l'entrée de leur monde fut refermée par la Sans-nom.
Toute cette histoire de fuite des créatures est petit à petit tombée dans l'oubli, pour devenir une légende, un mythe destiné à effrayer ou à faire rêver les enfants, selon le ton que les parents employaient pour la raconter. Mais les scientifiques n'ont plus jamais essayé de créer d'autres créatures...
Mais les créatures n'ont pas disparu. Et, dans Dùline, la soif de pouvoir et de vengeance de la Sans-nom était devenue démesurée. Elle décida de réouvrir le portail pour revenir sur la Terre, et en prendre possesion après s'être vengée.
Beaucoup la suivirent, mais d'autres, surtout les humanoïdes, refusèrent et se rebellèrent contre l'armée que levait la Sans-nom. La guerre éclata sur Dùline, mais des traîtres réussirent finalement à ouvrir le portail, mais l'ouverture n'était pas assez large pour qu'ils sortissent en masse.
Les armées de la Sans-nom ont commencé à pénétrer sur Terre, se cachant en attendant d'être assez nombreuses pour lancer l'offensive. Ils rallièrent à leur puissance bon nombre des créatures restées sur Terre.
Ou, en plus court ^^ :
Cette histoire se passe sur la Terre, dans le futur. Un autre monde a été découvert, nommé Dùline, qui a fait entrer la magie et les créatures fantastiques dans notre monde. Jusqu'au jour où une créature mi-femme mi-dragon, la Sans-nom, en est sortie, bien décidée à prendre le contrôle des deux univers.
Les hommes ont réussi à la chasser, elle et son armée, et à l'enfermer dans Dùline.
Mais aujourd'hui, le Portail est en train de se ré-ouvrir. 6 élus et leurs compagnons doivent le refermer.
L'histoire suit un point de vue :
-celui d'une jeune fille qui se croit humaine, Atahlé, mais qui est en fait une des humanoïdes de Dùline. Elle devra, accompagnée d'autres personnes dont je ne parlerais pas dans cette intro, refermer le portail avant que la Sans-nom réussise à réunir son armée (enfin, se débarrasser de cette menace, en gros).
Le récit y sera à la première personne ("Je").
-Ceci n'est pas vraiment un point de vue, mais pour chaque créature/humain qui rejoindra Atahlé, il y aura un "flash-back" pour expliquer comment il est arrivé là. Enfin, il racontera son histoire à la première personne, et pas forcément dès le début de elur rencontre...
Juste : vu que c'est justement à la première personne, je ne m'étale pas sur les détails techniques ni sur les explicatins concernant le monce... Pour les curieux qui se posent des questions, vous devrez aller voir le "bestiaire fantastique" ou/et "Terre et Dùline, information supplémentaires" (ce dernier arcticle n'est pas vraiment fini...).
Un peu de pub pour d'autres blogs :
- http://www.sauvons-le-loup.centerblog.net (sur le loup)
- http://mescitations.eklablog.com (le blog d'une amie, c'est des citations, c'est bien !).
- http://www.livreromancefantastic.centerblog.net (le blog d'une autre amie, une histoire qu'elle écrit, avec des loup-garous, des humains, des secrets et de l'amour ^^)
Bonne lecture, et tous vos commentaires sont les bienvenus !
Signé : Rimeno Moonlight
Bonjour !
Je précise bien que vous n'êtes pas obligé de lire tout ça d'un coup, même de lire ça tout cours, que vous pourrez y revenir à chaque fois que vous croiserez une créature au cours de ce roman, ici vous trouverez sa description, pas forcément complète dans le livre.
Cette partie, le "bestiaire fantastique", vous décrira les différentes créatures fantastiques que vous rencontrerez au long de ce livre.
Ils sont par ordre alphabétique, bien qu'ils n'apparaissent pas toujours dans cet ordre (il se peut que je rajoute un A alors que j'ai écrit un R avant, comme pour les griffons et les chimères (les chimères ont été décrites après mais sont classées avant))...
Je tiens à préciser que j'ai inventé une bonne partie des créatures décrites ici. Merci donc de ne pas copier leur description. Seuls les griffons et les chimères (pour l'instant) n'ont pas été inventés, mais juste remaniés. Ah, et les dragons chinois sont un peu inspirés du "Voyage de Chihiro" (studios Ghibli).
Les humanoïdes de Dùline, bien que ce ne soit évidemment pas des animaux, seront également mentionnés ici.
Je les décrirai aussi bien physiquement que "socialement" (leur rôle, leurs moeurs et leur attitude).
Mais bon, place au bestiaire...
Aquidés
Version courte :
Les aquidés sont des chevaux dotés d'une queue de poisson à la place de leurs pattes arrières et de leur croupe, un aileron entre les omoplates et des pattes palmées à la place des sabots.
Un cristal enchâssé dans leur front/chanfrein change de couleur selon leur humeur.
Le couleur de leur pelage et celle de leurs écailles indiquent le rang/le sexe/l'âge de l'aquidé.
Ils font partis des rares créatures à être demeurées sur Terre (bien que certaine sont sur Dùline) et vivent sous l'autorité d'un roi entièrement blanc.
Ils sont du côté de celui qui polluera le moins leurs cours d'eaux/lacs/points d'eau, auquels ils sont très attachés. Autant dire qu'ils sont plutôt du côté des humains.
Versionlongue :
Le mot "aquidé" est formé sur "aqua", eau, et "équidés", la famille comprenant les chevaux et les ânes.
Du fait, les aquidés sont des créatures mi-cheval mi-poisson. Ils ont une tête, un corps et des pattes avants de cheval, tandis que leurs pattes arrières et leur croupe est remplacée par une queue de poisson, une queue écailleuse terminée par une nageoire caudale (comme celle des dauphins, les écailles en plus). Enfin, les pattes avants ne sont pas vraiment celles d'un cheval, puisque que leur sabot est remplacé par une patte palmée, comme une patte arrière de grenouille. Un aileron saille entre leurs omoplates.
Ils possèdent un cristal oval et plat enchassé entre leurs deux yeux, qui change de couleur selon leur humeur (rouge sombre pour la colère, gris pour la tristesse, gris clair bleuté pour la mélancolie ou la rêverie, rose-rouge pour l'amour, jaune vif pour l'étonnement, vert-kaki pour le dégoût, mauve pour l'humeur égale, violet pour l'excitement et bleu sombre pour la curiosité).
Toujours sur le plan des couleurs, on peut pratiquement tout savoir sur un aquidé en regardant la couleur de sa queue et de sa robe. Quelques exemples ?
-Le "roi" d'une zone est entièrement blanc, d'un blanc étincelant et pur. C'est d'ailleurs grâce à cela qu'ils trouvent leur roi, le titre ne se transmet pas de père en fils.
-Les femelles qui ont déjà eu un petit sont gris clair avec la queue mauve.
-Les jeunes femelles, encore "vierges", sont brunes avec une queue rouge.
-Les mâles sont noirs avec une queue argentée.
-Les mâles haut placés ont une queue dorée.
-Les très jeunes mâles sont beiges avec une queue bleutée tandis que les très jeunes femelles sont également beiges, mais avec une queue bleue sombre.
-Les vieilles femelles sont gris sombre avec une queue turquoise terne et les vieux mâles sont noir tacheté de blanc avec une queue d'un vert-bleu sombre.
-Les aquidés qui ont commis un délit ont la queue noire.
-...
Contrairement à ceux des "vrais chevaux et vrais poissons", leurs robes et leurs écailles sont unis. Leur crinière et la "membrane" entre les doigts de leurs pattes avants sont de la même couleur de la queue.
Leurs yeux sont le plus souvent noirs, mais on peut aussi en voir des argentés, des dorés ou des bleus sombres.
Ils sont dans les rares créatures à être restées sur Terre. Elles appréciaient assez les humains du moment qu'ils ne polluaient pas les cours d'eaux. Les aquidés sont très attachés à leur maison et à tous les êtres aquatiques qui cohabitent avec eux. En général, ils sont plutôt doux, mais c'est un peuple aux caractères très différents.
Une seule chose sur laquelle ils sont -pratiquement- tous d'accord : empêcher la Sans-nom de prendre le contrôle de la Terre, car ils savent qu'elle n'a aucun respect pour l'environnement aquatique qu'ils aiment tant. Enfin, ils ne sont pas vraiment du côté des humains non plus car ceux-ci polluent également l'eau...
Ils vivent en groupes, formés autour d'un roi blanc et d'autres mâles haut placés, reconnaissables à leur queue dorée, comme dit plus haut. Enfin, on ne retrouve cette organisation que dans des lieux d'une taille importante, les aquidés vivants dans des petits lacs aménagés par un propriétaire n'en ont pas besoin.
Chimères
Les chimères sont des créatures très mystérieuses, une fois crées elles ont fui les Hommes, si bien que leur existence oscille entre mythe et réalité.
Elles ont un corps et une tête de lion, des pattes arrières et des cornes (plus longues que la normale) de chèvre, des pattes avant écailleuses et des ailes membraneuses de dragon et un serpent cracheur de feu en guise de queue. Elles-mêmes crachent du feu.
Certaines espèces de chimères, les toutes premières a avoir été créées (les scientifiques ont réessayé en essayant de les faire moins sauvages, qu'elles restent avec les humains), sont différentes : elles ont trois têtes, une de lion, une de dragon et une de chèvre (celle de chèvre est noire avec des yeux rouges). Leur échine est parcourue par des pics de longueurs différentes. Leur queue est celle d'un dragon et leur pattes (avant et arrière) sont celles d'un lion.
La partie "lion" est de la même couleur que celle de l'animal d'origine, c'est-à-dire fauve. La partie "chèvre" est également fauve, sauf pour les premières chimères où elle était noire. La partie "dragon" et "serpent" est le plus souvent vert-kaki clair ou brune, mais elle peut aussi être rouge sombre ou noire.
Leurs yeux sont le plus souvent blancs, dépourvues de toute pupille ou iris, bien que les chimères voient aussi bien que nous, de jour comme de nuit.
Elles ne se montrent pas volontiers, quittent rarement leur repaire (une forêt -sombre de préférence- ou une caverne le plus souvent) et attaquent sans prévenir quiconque osent y mettre le pied. Très mystérieuses, pour la bonne raison que personne n'a pû leur parler et revenir vivant, ou du moins sain d'esprit. En effet, les chimères savent rendre fou. La plupart du temps, elles y prennent plaisir... Oui, les chimères sont cruelles (enfin, pas toutes). Elle sont également presque toujours d'humeur massacrante.
La plupart sont solitaires, ne se supportant même pas entre elles. D'ailleurs, elles sont de moins en moins nombreuses... pour la bonne raison qu'elles ne s'accouplent pratiquement jamais ! Heureusement pour la survie de leur espèce, elles vivent très longtemps...
Quelques-unes se sont alliées avec la Sans-nom, simplement pour aller faire la guerre à quelqu'un (elles trouvaient qu'elles "commençaient à rouiller" (citation des chimères)). Mais bon, il n'est pas sûr qu'elles soient vraiment une aide, faisant à peu près autant de victimes dans leur camp que dans celui des humains...
Aucune n'est avec les humains. Elles ne parlent pas à proprement dit leur langue, mais une sorte de sortilège leur permet de se faire comprendre et de comprendre n'importe quelle langue. Comme les griffons, quelques rares sont gardiennes d'objets centenaires...
Contrôleurs
Version courte :
Les contrôleurs ressemblent à des lynx aux yeux rouges, avec deux crocs pointant hors de leur gueule et une queue se séparant en deux parties terminées par des pointes acérées. Enfin, à des statues vivantes de lynx, puisque leur corps est fait de métal !
Cruels, incontrôlables et rusés, ils tirent leur nom de leur capacité à contrôler les mouvements de gens/créatures. Leur activité favorite est de forcer les gens à se tuer après avoir tué leurs proches.
Ils sont peu nombreux (heureusement) mais sont presque tous dans l'armée de la Sans-nom.
Le seule moyen de leur résister : l'amour.
Version longue :
Les contrôleurs sont des crétaures étranges et dangereuses. Ils sont en effet capables de contrôler les gens et de leur imposer leur volonté ! Ils peuvent lui faire faire absolument tout ce qu'ils veulent, même se tuer ou tuer quelqu'un.
Au départ, les contrôleurs furent créés pour garder les enfants quand leurs parents étaient sortis et pour les empêcher de faire des bêtises ! Les parents avaient remarqué que leurs enfants n'obéissaient pas aux injoctions vocales des créatures. Les scientifiques rajoutèrent donc aux contrôleurs ce pouvoir qui leur donna leur nom.
Mais les contrôleurs s'avérèrent être des créatures cruelles et totalement incontrôlables (ce qui est une certaine ironie d'ailleurs). Les humains, pris de peur pour la sécurité de leur enfants et même la leur, décidèrent d'exterminer les contrôleurs. Mais comment tuer une créature qui contrôle tes mouvements ?
Une bonne partie finit quand même par être tuée, le pouvoir des contrôleurs n'agissant que sur une (ou deux, ou trois, ou quatre, c'est pas très clair) personne à la fois. Les autres s'enfuirent, et tous suivirent la Sans-nom, sur Dûline, animés de la même révolte et du même désir de vengeance.
L'animal qui leur ressemble le plus est le lynx, bien que la différence soit encore grande.
Au début, les contrôleurs avait une apparence plus avenante, mais bizarement elle s'est sensiblement modifiée sur Dùline...
Ils ont un corps fait d'un métal sombre mais brillant, comme des statues vivantes ! Même leur sang est du métal (en fusion, et il brûle quiconque le touche). Leur queue se sépare en deux parties, chacune terminée par une pointe acérée. Deux crocs blancs, souvent l'un plus long que l'autre, pointent hors de leur gueule. Ils ont des griffes puissantes, plus claires que leur pelage, plus translucides aussi. Leur yeux rouges aux pupilles verticales brillent d'un éclat féroce.
Leurs deux oreilles sont en tout point celles d'un lynx, sauf peut-être pour le pinceau de poils au-dessus, mais ça dépend des individus. Sinon, ils ressemblent beaucoup à des lynx (enfin, avec un air beaucoup moins placides et gentils...).
Ils sont plutôt petits, mais très forts. Ce sont des créatures assez vives et très intelligentes (enfin, plutôt devrais-je dire rusées et machiavéliques ou au moins intelligentes-quand-il-s'agit-de-faire-du-mal-à-quelqu'un). Comme dit plus haut, les contrôleurs sont cruels et adooorent utiliser leur pouvoir pour tuer leurs victimes sans qu'elles puissent se défendre, ou les faire se tuer (si possible en les faisant tuer leurs amis avant).
Ils sont tout à fait de l'avis de la Sans-nom et essayent de refréner leur envie de meurtre en présence des armées de cette dernière. Heureusement qu'ils sont peu nombreux, sinon leur pouvoir provoquerait des ravages dans les rangs des humains...
Toutefois, il est possible de leur résister (ou tout au moins de ne pas leur obéir). Mais rares sont ceux qui en sont capables, et la plupart l'ignore. Enfin, on a vu des mères être capbles de résister quand le contrôleur veut leur faire tuer leur enfant.
L'amour est quelque chose de totalement inconnu pour eux (ils se repoduisent pas obligation), ils ne le comprennent pas et n'envisagent donc pas son pouvoir.
Eynaa
Version longue :
Les Eynaa se sont ainsi appelés eux-mêmes, du nom du premier représentant de leur espèce créé. Leur nom est invariable et prend toujours une majuscule, comme vous avez pû le constater... Au début, les humains les ayant créés les ont appelés les "Traducteurs", du fait de leurs capacités.
En effet, les Eynaa sont capables d'apprendre en un rien de temps toutes les langues. Ils la comprennent et savent la parler. Quand les langues des médias en direct furent de plus en plus diversifiées, les humains n'arrivaient plus à trouver assez d'excellents traducteurs. De plus, souvent ils éternaient, se mettaient à tousser ou faisaient du bruit en marchant, brouillant le son. Les Eynaa furent donc créés.
Ils ne sont pas capables que de ça : ils entendent des bruits infimes, peuvent séparer le bruit qui les intéressent des autres sources parasites et savent capter plusieurs conversations à la fois !
Les Eynaa sont des créatures très étranges du point de vue physique.
On pourrait dire que ce sont des lapins, mais leurs pattes arrières sont remplacés par des pneus. Ils se tiennent donc "debout", leurs petites pattes avants ne touchant jamais terre. Ils ont de grands yeux, avec une pupille ronde, un iris et un blanc important par rapport au volume de l'oeil. Leurs oreilles sont plus grandes que celle d'un lapin normal, et plus larges aussi. Elles pivotent à 180° et frémissent sans cesse, à la recherche du moindre bruit. Ils ont des dents de rongeur, avec des incisives très dévelloppées, mais qui ne les gêne pas du tout pour parler ! Leur langue, toujours active, est bizarrement noire.
Ils sont souvent beiges, mais en retrouve de pratiquement toutes les couleurs : bruns, noirs, blancs, roux et plus rarement tachetés, surtout de gris et de blanc...
Ils sont souvent joyeux, content de leur condition, et très curieux, toujours bavards. Ils peuvent cependant se montrer très sérieux et s'acquittent toujours très bien de la tache qui leur est attribuée. Ils sont peu constant dans leurs idées, sauf quand il s'agit de travail. Ils aiment beaucoup les humains, particulierement les enfants.
Inutile -je pense- de préciser qu'ils détestent la Sans-nom, mais ne sont pas très utiles aux humains non plus, n'étant vraiment pas faits pour se battre. Par contre, ils font d'excellents espions, capables de capter toutes les conversations et absolument silencieux dans leurs déplacements grâce à leur roues.
Griffons
Animal au corps de lion et à la tête, aux pattes avants (donc serres) et aux ailes d'aigles, de loup et de mésange bleue (la taille de l'oiseau est adapté à celle du corps du mammifère), de puma et de corbeau ou encore de lynx et de chouette harfang.
Bien qu'ils pèsent une soixantaine de kilos, malgré leur os creux à l'image des oiseaux, les griffons peuvent voler, cela grâce à l'immense envergure et à la puissante musculature de leurs ailes.
Chaque "mélange" a une attitude différente :
-les lion-aigles sont les plus puissants, les plus fiers. Ce sont eux les plus connus car ils se montrent volontiers aux humains pour se faire admirer, eux et leur puissance, les aident et sont souvent des ambassadeurs de leur race. Ils n'aiment pas être commandés, ce sont des chefs-nés. Leur point faible : la flatterie. Ils écoutent celui qui leur fait des compliments, et beaucoup sont ainsi tombés du "mauvais côté".
-les loup-mésange sont plus discrets, mais pas moins ombrageux. Ils vivent en groupe et acceptent facilemment le commandement. Par contre, ils ont une sorte de hiérarchie : ils n'obéissent qu'à quelqu'un de plus puissant qu'eux. Il ne faut surtout pas les considérer comme "inférieurs" (et le leur montrer) si on est plus faibles qu'eux. Sinon, ils sont plutôt doux.
-les puma-corbeaux sont des solitaires, très irritables, un peu traîtres sur les bords, ce sont également les moins fiers, près à quelque basse action pour parvenir à leurs fins. Ils n'aiment qu'eux, n'obéissent à personne, attaquent sans pitié quiconque les menace ou menace ce qu'ils considèrent comme leur "territoire". La Terre était le "territoire" de beaucoup, ils sont donc alliés en quelque sorte à la Sans-nom, poursuivant le même but qu'elle sans être sous son commandement. Même envers leurs semblables, ils sont désagréables, surtout s'ils diffèrent d'eux d'une quelconque façon.
-enfin, les lynx-chouettes sont également solitaires, très discrets mais très fiers, peu sont les humains qui connaissent leur existence. Ils sont pacifiques, mais désapprouvent complétement la Sans-nom. Ce sont les plus intelligents des griffons.
Ils sont qualifiés d'animaux (ce qui ne leur plaît pas beaucoup d'ailleurs), bien que les griffons sont des créaures très développées et civilisées, dôté d'une intelligence estimé égale voire supérieure pour certains individus à celles des humains.
Tous sont nobles et surtout très fiers, rapidement ombrageux. Nombreux sont ceux qui ont périt sous les serres d'un griffon pour l'avoir insulté, ou même tout simplement ignoré comme un ''vulgaire animal'' (citation des griffons). La colère d'un griffon est terrible, ce sont des animaux puissants et rapides, dôtés de longues griffes/serres et leur bec est -bizarrement- garni de crocs redoutables.
Ils se montrent pourtant accueillants et cordiaux, pour peu qu'on soit poli, et l'amour qu'ils peuvent témoigner à un humanoïde, lorsqu'il se ''lie'' à lui ou non, est inconditionnel. Ce sont de fidèles compagnons, sur qui on peut compter, compréhensifs et aidant volontiers.
Ils sont aussi très tenaces et courageux.
Au passage, ne jamais citer ''irritable comme un griffon » devant ces derniers... sous peine de découvrir la véracité de cet expression !
Les griffons parlent la langue des humains (et d'autres aussi).
On retrouve des griffons employés comme gardiens d'objets oubliés... Par contre, on en retrouvera jamais employés comme espions, pour diverses raisons (peu de discrétion surtout, ils n'acceptent pas de n'être pas reconnu à ce qu'ils jugent leur "juste valeur"...).
Homoanimalis
Ce sont des humanoïdes de Dùline. Leur nom est formé sur "homo" (homme en latin) et sur "animalis" (animal en latin).
Ce sont tous des hommes (enfin, plus exactement des jeunes hommes). Ce sont les esprits des mammifères, surtout ceux des félins. Chaque homoanimalis est associé à une espèce (il peut en avoir plusieurs pour une seule espèce).
Certains ont un corps d'animal et seulement un buste d'homme, à l'image des centaures. Les autres ont juste les pattes arrières (et la queue) de l'animal, comme les satyres/faunes. Ils ont les oreilles (et les cornes) de leur animal et la dentition (voire les griffes pour les carnivores). Leur peau a quelque fois assez l'apprence de celle d'un animal, par exemple ceux qui sont associés au léopard ont des ocelles (les marques du léopard) sur tout le corps.
Ils soigent et aident les animaux, leur parlent et sont ainsi très vite avertis de tout intrus sur la zone où ils habitent. Ils sont souvent, pour ne pas dire toujours, accompagnés par leur animal, qui les aident.
Ils ne naissent pas de l'union de deux personne de sexe opposé, les homoanimalis étant tous des hommes/mâles. Ils naissent dans la portée de leur animal, comme un de leur bébés. Ils grandissent très vite et sont déjà adultes en une à deux semaines.
Ils sont méfiants et toujours aux aguets, comme une bête. Souvent peu enclins aux blagues et à l'ironie, ils ne parlent que pour dire ce qu'on absolument dire et détestent toute frivolité. Ils sont très "terre-à-terre", très matérialistes, et les espoirs un peu fous ne sont pas du tout leur truc (comme la passion amoureuse, d'ailleurs).
Ils sont assez bagarreurs pour la plupart, et aident ceux qui aiment les animaux (ou tout-au-moins ne leur fait pas de mal). On n'en retrouve aucun du côté de la Sans-nom, mais pas beaucoup du côté des humains non plus (dont ils ne parlent pas très bien la langue).
Ils sont par contre absolument silencieux dans la forêt, leurs sens sont très aiguisés et ils sont rapides et puissants.
Jýls
Les Jýls ressemblent beaucoup à certains oiseaux d'aujourd'hui. Ils ont été créés comme animaux domestiques et presque comme des objets de décoration vivants. Leur chant est très beau et... d'autres choses aussi.
Ils font une petite quarantaine de centimètres (sans la queue). Ils sont d'un bleu ciel profond avec des yeux bleu sombres. Leurs pattes et leur bec sont de la même couleur que leurs yeux, peut-être un peu plus clairs selon les spécimens.
Leur tête est surmontée d'une huppe -bleue comme le reste du corps-. Ils ont une longue queue en dégradé, la plume la plus longue (celle du millieu) pouvant atteindre une quinzaine de centimètres !
Ils ont des pattes relativemment longues terminée par une petite patte aux quatres doigts sans griffes. Leur bec est long et leur mandibule supérieure (partie du haut du bec) est légèrement plus longue que l'inférieure, et un peu recourbée à la fin. Ce bout est plus sombre.
Ce sont donc des oiseaux très fins et élegants.
Leur chant est surtout remarquable : non seulement il est très beau et mélodieux, riche et varié, mais il a aussi des vertus magiques ! Selon la musique qu'ils chantent, son action est différente : endormir, réveiller, apaiser, annuler un autre sort, protéger des coups, soigner les blessures et les maladies ou bien plus rarement rendre fou et torturer, voire tuer !
Les plus puissants savent aussi éphémèrement faire apparaître et disparaître des changer, changer leur apparence, et tous savent éclairer un endroit ou tout au contraire le plonger dans l'obscurité.
Bien sûr, ils peuvent aussi chanter sans que cela ne fasse rien !
Les Jýls aiment beaucoup les humains (ils préférent encore les Spilercias). Il n'est pas rare d'en voir un survoler les troupes alliées avant la bataille, voire la bataille elle-même, tout en chantant. C'est pour guérir que leur chant est le plus puissant, on en retrouve donc beaucoup dans les "hôpitaux".
Ils sont souvent assez doux et gentils, souvent espiègles aussi. Ils rendent volontiers service et aiment faire plaisir. Ils adorent également chanter, et ça tombe plutôt bien, au vu de sa beauté et de ses vertus. Ils se prennent malheureusement trop souvent pour le meilleur et sont donc un peu arrogants. Attention : ne surtout pas les insulter sur leur apparence ou leur chant, ou même encore sur leur utilité, sous peine de se rendre compte que leur chant est loin d'être toujours bénéfique !
Les Jýls parlent parfaitement l'humain et ils arrivent -toujours grâce à leur chant- à faire comprendre l'idée générale de ce qu'ils veulent dire aux autres espèces.
Lãnn
En fait, Lãnn (c'est son nom) est le seul représentant de son espèce, du moins à la connaissance des humains. Mais les-dits humains ont tout de même tenus à le rajouter dans leur "Grand inventaire des créatures". Donc il se retrouve ici aussi.
Il ressemble beaucoup à un cheval, du moins d'aspect, à part qu'il est plus grand, plus fort, plus athlétique -et plus beau-. Il ressemble à un magnifique étalon pur-sang noir. Il est d'un noir profond, brillant, presque bleuté.
Ses sabots sont des dimants purs et éclatants, ce qui a attiré bien des convoitises, mais bonne chance pour l'attraper sans son consentement...
Ses grands yeux intelligents sont d'un doré profond, mordoré.
Il n'est pas exactement tout noir : sa crinière et sa queue sont parsemées de mèches argentés, et une étoile de la même couleur brille à son front.
Une particularité dans sa course : non seulement il est très rapide, mais il décolle complétement du sol ! On dit qu'il chevauche le vent et galope avec lui. Ses sabots de diamant ne touchent plus terre et il devient impossible de le rattraper.
Ses pouvoirs sont très étranges et irréguliers, mais néammois très puissants. Le plus souvent, il les déclenche en frappant le sol, mais lui-même ne sait jamais ce qu'il va provoquer en faisant cela, ni même si ça va marcher. On l'a déjà vu faire jaillir de la lave d'une fissure de la terre qu'il vient de créer, ou même de faire tomber des personnes ou des créatures dans la-dite fissure et les emmener dans un autre monde souterrain...
Il parle par télépathie, et le fait dans toutes les langues (ou est-ce un sortilège de traduction qui lui permet de se faire comprendre et de comprendre tout le monde ?). La personne avec qui il parle apr ce moyen peut également répondre mentalement.
On le surnomme le Seigneur des Chevaux...
Aujourd'hui, les humains ne savent toujours pas si il est encore vivant (ça fait exactement 728 ans qu'il a été créé, tout le monde le dit immortel !), où il est, si il a des bébés, si oui avec qui et où sont-ils ? En fait on ne sait plus rien de lui depuis 1 siècle...
Lorgurrs
Les lorgurrs sont des prédateurs redoutables. Ils furent créés pour des... jeux. Pour des jeux d'arène, exactement, les fauves ayant étaient jugés trop habituels et pas assez dangereux. On demanda donc aux scientifiques de créer d'autres prédateurs. Les lorgurrs font partis de ces prédateurs d'arène.
De loin, on dirait des chevaux, mais ils sont en fait radicalement différent (à commencer par leur régime alimentaire, où les humains figurent en bonne place...).
Ils sont rouges, d'un rouge plus ou moins sombre, plus ou moins mêlé à de l'orange, avec des crins noirs D'étranges lignes et arabesques noires, ressemblant presque à des glyphes anciens, ornent leur flancs et leur encolure. Ils sont différents pour chaque individus, un peu comme les zèbres. Ce serait aussi un moyen de deviner leur force et donc leur dangerosité, mais les humains ont oublié comment les décrypter...
Ils ont de longues cornes (noires également), effilées à la manière des antilopes, partant vers l'arrière. Ils en transpercent quiconque aurait réussit à grimper sur leur dos, pour atteindre leur seul point faible : leur nuque (bon, et leurs yeux aussi...).
A propos d'yeux, ils n'en ont pas à proprement dit. Leurs orbites sont vides, très sombres, d'une ombre traversée d'éclairs de feu. Ils ne se repèrent qu'à l'odorat, mais qui est cent fois, mille fois plus développé que celui de n'importe quel animal terrestre d'aujourd'hui. Il leur permet non seulement de sentir les humains et les animaux, mais aussi les plantes et même la pierre ! C'est-à-dire à peu près tout...
Ils ont des crocs plus mortels que des poignards, une dentition faîte pour tuer et déchirer : il n'ont pas d'insicives, ni de molaires ! Comme beaucoup des grands carnivores d'aujourd'hui, ils retroussent leurs babines pour les découvrir.
Leurs sabots n'en sont pas, en fait : ce sont des serres dnt les griffes sont repliées et réunies pour faciliter leur course.
Des épines couvrent leur corps, qu'ils font saillir quand ils veulent toujours pour empêcher une quelconque tentative de les chevaucher. Elles sont rouges comme le sang... ou de sang.
Ils se déplacent en bande, ou plutôt en meute.
Leur cri est horrible, très aigu et porteur d'une sombre terreur ; il glace le sang et peut même paralyser de peur ses victimes. Il est impossible de le soutenir quand toute la bande l'émaient en même temps.
Se délectant de la terreur -que leur simple vue provoque- et de la douleur de leur victime, les lorgurrs sont des animaux antipathiques.
Là vous pensez : "c'est bon, encore des alliés de laSans-nom". Eh bien non. "Des solitaires, alors" pensez-vous maintenant. Encore raté. En fait, mes lorgurrs se sont pris d'amitié, chose très très étrange, pour les Weyla de Dùline, des humanoïdes. Et les Weyla haïssent la Sans-nom. Si bien que les lorgurrs se retrouvent du côté des humains ! Enfin, mieux vaut qu'ils s'en éloignent et restent avec les Weyla sous peine d'en dévorer quelques uns... Les Weyla ont d'ailleurs bien intérêt à veiller qu'ils sont rassasiés !
Naarites
Les Naarites sont, avec deux autres espèces, les seules animaux à être venus de Dùline au moment de l'ouverture du portail.
Elles sont blanches-grises avec des yeux bleus, et leur principal particularité réside dans le fait qu'elles sont composées d'air. Elles n'ont aucune consistance et marchent dans l'air aussi bien que nous sur le sol. Quand on touche leur corps, on ressent une drôle de sensation, comme la caresse d'un vent froid.
Ils en existent plusieurs apparences : celle des Tûr, une chouette avec une tête de loup couverte de plumes, celle des Loya, un renard avec une tête de serpent entièrement recouvert d'écailles, et celle des Uñ, de gros scarabés poilus à tête de cheval. Celles des Tûr est la plus courante.
Les Naarites sont en général gentils, bien que susceptibles. En fait, leurs caractères sont assez différents.
Ils "naissent" d'une drôle de façon. En fait, ils vivent dans un monde parrallèle bien à eux, sans autre être vivant ni même de sol, juste du vide. Ils arrivent dans Dùline ou sur Terre quand quelqu'un les créer, elur donne un corps. Pour cela, il faut trouver une fleur appelée "astlania", une fleur aux pétales d'eau et aux étamines de feu. Ensuite, on met un des pétales dans les étamines, et en brûlant il forme une vapeur où l'esprit des Naarites prend corps.
Ils "rêvent", mais leurs rêves sont toujours véridiques ou prémonitoires. Ils acquièrent ainsi un grand savoir. Ils communiquent également plein d'informations intéressantes entre eux par la pensée, quand ils entrent en trans,e où ils ouvrent leur esprit aux messages des autres. Sauf quand c'est un message de détresse, où le-dit message s'impose dans leur esprit. A propos d'esprits, ils devinent les principales pensées et émotions des gens, voire des informations plus secrètes pour les plus puissants, pour un peu que les gens ne se concentrent pas pour les en empêcher. Mais leurs pouvoirs perdent de leur puissance quand ils prennent un corps.
Ils ont aussi des pouvoirs offensifs : ils sont capables d'empoisonner l'eau et l'air autour d'eux/en les touchant et d'asphixier quelqu'un en rentrant dans ses poumons. Mais ils ne peuvent pas le faire très souvent : ils rapetissent à chaque fois qu'ils le font ! Une fois qu'ils sont trop petits, leur corps disparaît, emporté d'un coup de vent, et leur esprit retourne dans leur vide parallèle.
En fait, leur esprit est immortel : il en existe plusieurs centaines qui tournent. On ne peut pas les tuer, à part aspirant leur corps (mais leur esprit reste toujours).
Jusque là, une seule Naarite est morte, pour avoir voulu avoir des petits avec un loup, dont elle était tombée follement amoureuse, et elle est morte pour son amour ; en donnant la vie à ses petits - tois, d'après la légende.
Ils sont pour la liberté de tout êtres vivants, et donc combattent aux côtés des humains.
Rélguls
Créatures crées dans le même but que les lorgurrs, c'est-à-dire pour les jeux d'arène, les rélguls sont également redoutables.
Ils ont huit longues pattes osseuses d'araignées, un corps fuselé et recouvert d'une épaisse crapace hérissée de petits piquants aux jointures et deux longues pinces, redoutables engins de mort, dont les deux bords s'enrtecroisent quand ils les referment.
Ils produisent un liquide avec leur bouche dont ils enduisent leurs pinces et leur dard à l'arrière de leur corps. Ce liquide est d'un violet fluorescent assez malsaint et est de... l'acide. Un puissant acide. Bizarrement, le-dit acide ne semble rien leur faire, par contre il est redoutable pour tout autre êtres vivants.
Leur tête est en forme de pointe, avec une gueule garni de beaucoup trop de longs crocs blancs pour la santé de leurs victimes et de petit yeux rouges et cruels seulement traversés par des pupilles en forme de très fine fente. Ils n'ont pas d'oreilles, seulement deux petits trous sur les côtés. Leurs narines sont pareilles à des fentes juste au-dessus de leur monstrueuse gueule.
Leurs pattes et leur tête sont gris sombre, la carapace de leur dos gris un peu plus clair.
Ce sont des solitaires, aussi redoutables pour l'armée de la Sans-nom que pour celle des humains. La plupart du temps ils chassent seuls, mais il arrive qu'ils forment un groupe pour attaquer des proies nombreuses. Mais dans ce cas chacun mangera le produit de sa "chasse", ils ne partageront pas. C'est simplement qu'ils savent qu'un rélgul seul serait tué.
Les scientifiques, qui parviennent à influencer sur le caractère de leurs créations, les ont rendus étrangers à la peur et à toute forme de pitié (à toute forme de gentilesse en fait). Ce sont juste des machines à tuer. Mais ils sont également étrangers à toute forme de bonheur... Si bien que certains préféreraient mourir plutôt que d'ôter la joie à qui que ce soit, mais cela sont rares et meurent rapidemment de faim...
Ils vivent dans des grottes ou des montagnes, tout endroit rocailleux, de préférence pas trop chauf, leur suffit. Ils ne boivent pas, ne dorment pas et mangent peu, les proies traversant les grandes étendues arides et souvent escarpées où ils vivent étant rares. C'est d'ailleurs étrange qu'ils ne soient pas allés s'installer ailleurs, bien que ce soit une chance pour les humains, les humanoïdes et les animaux, qui éviteront ainsi de finir en plus grand nombre sous leurs crocs.
Flosmuliers
Ce sont des créatures humanoïdes, un peu plus petites que des humains. Leur nom est formé sur "flos" (fleur en latin) et sur "mulier" (femme en latin).
On pourrait presque dire que se sont l'opposé des homoanimalis...
Ce sont toutes des femmes, enfin plus exactement de jolies jeunes filles. Elles sont les esprits des fleurs. D'ailleurs, chacune est associée à une fleur de campagne de région tempérée (coquelicot, bleuet, marguerite, bouton-d'or, rose tremière, violette...).
Elles ont les cheveux et les yeux de la même couleur que leur fleur. Elles n'ont pas de pupille, leurs yeux sont entièrement de la même couleur. Elles ont des ailes, de la couleur de leur fleur également, et des facultées magiques minimes.
Elles peuvent en effet faire pousser en quelques secondes toutes sortes de plantes, bien qu'elles aient une nette préférence pour les jolies fleurs. Elles les soignent également et leur parlent.
Elles ne naissent pas de l'union d'un "mâle" et d'une "femelle". Une fleur géante pousse et s'ouvre pour laisser passer une jeune flosmulier ayant déjà sa forme définitive. La fleur se rétracte ensuite et disparaît.
Ce sont des créatures douces et pacifiques, gentilles, un peu naïves et toujours gaies comme des pinsons. Elles ne comprennent pas la notion de danger et de mal. Pour elles, tout est beau et rose, jonché de fleurs multicolores.
Et comment ne se font-elles pas mangées ? Elles secrètent "tout simplement" un poison qui coule dans leur veines et qui tuerait en quelques minutes n'importe qui.
Inutile de préciser qu'elles ignorent jusuq'au mot "guerre" et sont complétement opposées à toute espèce de tuerie qui n'est pas obligatoire (chasse), et encore.
Ce ne sont donc une aide ni pour la Sans-nom, ni pour les humains. Enfin, elles peuvent guider les gens égarés sur Dùline...
De plus, elles sont aussi absolument discrètes, presque comme si elles étaient invisibles, et cette faculté semble s'étendre sur ceux qui les suivent...
Enfin, pour cela, il y a juste un petit problème : les flosmuliers ne parlent aucune langue, à part la leur et celle des plantes ! D'ailleurs, leur langue a des sonorités douces et gazouillantes, comme si c'était un petit oiseau qui chantait.
Weylas
Les Weylas sont également des humanoïdes de Dùline.
Eux sont plus grands que les humains, et il y existe des hommes et des femmes.
Ils sont plus beaux également, mais une beauté sauvage, marquée par la vie de la forêt et souvent aussi les combats.
Ils ont la peau mate (on ne sais pas si c'est naturel ou si ils acquirent cette couleur de peau pendant les longues heures qu'ils passent dehors), des cheveux noirs et des yeux, soit anormalement clairs, soit dorés, parfois même les deux : des yeux vairons.
Sinon, ils ressemblent assez aux humains sur le plan physique, à part sur deux (trois) choses :
-leur corps, et surtout leur visage, est orné de marques noires. Ils les ont déjà à la naissance,et elles grandissent avec eux.
-leurs mains : ils n'ont pas de petit doigt, et des griffes remplacent leurs ongles. Sur le dos de leur main droite, près du pouce, un petit diamant taillé est e
Bonjour/Bonsoir,
Je précise bien que vous n'êtes pas obligé de lire tout ça d'un coup, même de lire ça tout cours, que vous pourrez y revenir à chaque fois que vous voulez, que vous trouverez un truc bizarre/que vous trouvez mal expliqué au long de ce roman.
cet article vous informera sur différentes choses assez diverses, des informations sur des choses de Terre et de Dùline.
Armes
Suite à une sanglante guerre mondiale qui a décimé les populations terriennes bien avant le début de mon histoire, toutes armes à feu et autres technologies meurtrières (comme la bombe atomique, et d'autres qui avaient été inventées entre temps) furent détruites pour éviter tout autre conflit meurtrier. Mais des armes sont restées, bien qu'elles fussent plus considérées comme des jouets : des arcs, des épées, des poignards, des couteaux et même des haches. Les humains apprenaient à les manier par jeu, comme aujourd'hui pour le tir à l'arc ou l'escrime.
Mais voilà que face à des créatures dotés de puissants crocs, pics, griffes et pouvoirs, les humains se retrouvent avec ces armes antiques comme seul ressource...
(toutes les armes "modernes" ont été détruites, une sorte de sort mêlé à de la science les a rendus hors d'usage. Ainsi, aucun commerce/détention illégal(e) d'armes n'existe sur Terre ou sur Dùline
Carte
Enfin eut le courage d'en faire une ! Je crois d'ailleurs que ce sera la seule...
C'est Dùline, au cas où vous n'auriez pas vu l'inscription à droite ^^ (d'ailleurs, vous arrivez à lire ?)
Dates
Différentes dates :
-création de la première créature : an 3002
-création de la Sans-nom : an 4213
-fuite de la Sans-nom: an 4216
-ouverture de portail de Dùline : an 4327
-fermeture du-dit portail : an 4329
-ré-ouverture du portail : an 5209
-date de l'histoire : an 5213
Durée de vie
L'espérance de vie humaine s'est considérérablement allongée depuis aujourd'hui, en effet les humains vivent environ 300 ans ! Sans parler des humanoïdes et des créatures... Enfin, ce n'est pas la vieillesse qui s'allonge, mais chaque phase de la vie. Ils grandissent et vieillissent désormais plus lentement.
Petits repères :
-la petite enfance (0 à 4 ans) dure de 0 à 18 ans
-l'enfance (4 à 11 ans) dure de 18 à 50
-l'adolescence (11 à 18 ans) dure de 50 à 81
-18 à 25 ans correspond à 81 à 112 ans
-25 à 35 ans correspond à 112 à 158 ans
-35 à 50 ans correspond à 158 à 225 ans
-50 à 60 ans correspond à 225 à 270 ans
-60 à 75 ans correspond à 270 à 305 ans
Eau
L'eau commence déjà à manquer aujourd'hui... Mais qu'est-ce qu'il en sera dans le futur ?
En fait, les humains ont trouvé dans une autre galaxie (voir "planètes et voyages spatiaux") six planètes faites... d'eau ! Et d'eau douce et potable...
De plus, ils savent dessaller les océans et faire fondre de la glace.
La troisième source d'approvisionnement est l'eau que peuvent produire ceux qui ont des pouvoirs élémenrtaires (enfin, seulement ceux qui ont le pouvoir de créer du liquide...).
C'est cette troisième solution qu'ils essayent d'utiliser le plus, parce que toutes les autres ne sont pas inépuisables...
Langues et écriture
Chaque espèce a sa propre langue (à quelques exceptions près), des humanoïdes jusqu'au créatures.
Les humains, eux, ne parlent plus qu'une seule langue, bien qu'avec quelques changements et accents selon les régions du monde.
Tous les humanoïdes savent parler la langue des humains, plus ou moins bien.
Les créatures, elles, savent la parler pour la plupart, et souvent celle des humanoïdes aussi. Mais elles ne savent pas toutes moduler les sons comme les humains, la plupart de ceux dans ce cas parlent alors par télépathie.
Beaucoup de logiciels (sans parler des Eynaa) peuvent néammois traduire les langues.
Et bizarrement, tout le monde semble avoir très peu de difficultés à apprendre une nouvelle langue...
Pour l'écriture, tout ceux qui écrivent (c'est-à-dire seulement les humanoïdes et les humains -comment tenir un stylo avec une patte ou un sabot ?-) le font dans la langue humaine.
D'ailleurs, dans l'histoire, à chaque fois que les personnages parleront une autre langue, soit elle sera traduite sans avoir l'originale si Atahlé sait la parler, soit il sera marqué qu'elle ne comprend pas. Je ne vais pas inventer des langues... :D
Planètes (voyages spatiaux)
Les humains dépassent maintenant les limites de notre galaxie en relativement peu de temps (ex:ils vont désormais sur Mars en quelques heures, alors qu'on y met de 6 à 9 mois aujourd'hui !)
Ils en ont découvert beaucoup d'autres, mais aucuns extraterrestres ! Certaines planètes sont utiles, car elles permettent la culture ou fournissent de l'eau. D'autres sont "juste" aménagés pour l'agrément (les voyages sont beaucoup beaucoup moins cher).
Polution
Pollution : solution trouvée.
Les humains savent désormais "réparer" la couche d'ozone, trouver les matières premières dont ils ont besoin sur les autres planètes, mieux les économiser et les gérer, produire de l'air pur grâce à des machines...
De plus, le nombre relativemment faible d'habitants ("seulement" 1 milliards !) laisse plus de places aux milieus naturels, et les espèces disparues ont été recréées scientifiquement.
Population
Je parle du nombre de personnes sur Terre. Oui, en pensant qu'on est 7 milliards aujourd'hui, quand sera t-il du futur ? La Terre devrait être surpeuplée...
Eh bien non. Les guerres (avant l'interidction des armes technologiques) ont tellement bouleversé la Terre qu'un cataclysme a tué pratiquement tout les huamins : la Terre a été entièrement recouverte d'un manteau de lave. Seuls les humains (et animaux) qui se trouver dans l'espace ont survécu.
D'ailleurs, dans l'immense tâche de rendre à nouveau la Terre habitable, il n'ont pas vraiment eu le temps de faire des enfants...
Et après, ils ont réussi à réguler les naissnaces par rapport aux décés pour que les deux s'équilibrent et qu'il n'y ait plus jamais de problème de surpopulaton (qui avait bien failli les anéantir).
Pouvoirs
- Les élémentaristes : eau (glace incluse), feu, électricité, roche, air (=vents), plantes et métal. Ils peuvent, soit "en" créer, soit "en" contrôler quand elle est déjà existante.
- Les psychistes : lire dans les epnsées, influencer les émotions, créer des illusions (images et/ou odeurs et/ou toucher et/ou sons, seulement 2) et "voir au-delà du réel" (percer les illusions, voir le futur et le passé, ce qui s epasse, se passera ou s'est passé dans un endroit différent, "zoomer" sur un point... Inconvénient majeur : l'oeil (d'une couleur différent) qui voit "par-delà le réel" est aveugle au reste du monde !)
- Ceux qui possèdent une magie à l'état pure : ils peuvent la canaliser pour créer des boucliers, des écrans, des murs, des plateformes, des flèches d'énergie... et pour fair ebouger des objets (ou même assomer quelqu'un). C'est une magie tangible (=qu'on peut toucher) et puissante mais qui demanda de l'énergie pour l'utiliser.
- Ceux qui parlent aux animaux, aux plantes... enfin bref, à tout, même aux rochers
- Les Sirènes (pouvoir de persuasion)
-Les Guerriers : soit capacités sur-développés (force, rapididté...), soit apprendre en quelques minutes le fonctionnement d'une arme et savoir s'en servir aussi bien qu'un professionnel en seulement quelques heures.
-Les Transformeurs : soit transformer leur propre corps, soit des choses inanimés, soit d'autres êtres vivants (forme, taille, couleur et même rendre invisible, mais pour une durée limitée (durée proportionnelle à l'envergure du changement))
Religion(s)
Il n'y a pas de religion, ni sur Dùline ni sur Terre.
Les incroyables progrés de la science ont prouvé que aucun dieu n'existe. (je précise : je ne dis pas que c'est vrai, je dis juste que c'est comme cela dans mon histoire ;))
Technologie(s)
Pratiquemment toutes les technologies ose sont arrêtés quand le Portail a été ouvertes (les scientifiques travaillent d'ailleurs sans relâche à les faire remarcher), d'autres ont été détruites par la Sans-nom et ses accolytes lors de leur fuite... Si bien qu'ils n'en restent pas autant qu'on pourrait s'y attendre (voire presque plus, à part les trucs de bases, ceux d'usage domestique).
Végétation
La végétation n'est pas très différente de celle d'aujourd'hui, même si certaines essences (=espèces) ont disparues et que d'autres sont originaires de Dùline et complétement nouvelles. Elles seront décrites au fur et à mesure (ou pas, selon l'intérêt).
Ne faites pas attention à cela pour le moment.
Je soupirai en refermant mon livre holographique, qui disparut aussitôt. Encore un de fini.
Je roulai et me mis sur le dos sur mon lit flottant. J'aimais beaucoup ce lit, bien que ma mère, qui a un vertige assez impressionnant, ait toujours peur pour moi. Je jetai un coup d’œil vers le bas. Je ne me ferais pas trop mal en tombant de quelques mètres...
Je parcourus du regard ma chambre.
Elle était spacieuse, et très lumineuse, les deux murs qui donnaient vers le dehors étant en verre. Enfin, un verre un peu spécial ; il devenait plus ou moins opaque selon ce que je lui ordonnais (ainsi il n’avait pas besoin de volets), ne chauffait pas excessivement la pièce avec les rayons du soleil, pouvait résister à - presque - n'importe quel choc, se lavait automatiquement... Comme quoi les progrès de la science, c'est sympa (contrairement à ce qui dit ma mère qui se méfie de toutes les nouvelles technologies, à cause, entre autres, de l'histoire de la Sans-nom et de sa légendaire fuite...).
Un des autres murs était occupé par un immense écran, ou plutôt le mur était un immense écran. Il présentait de multiples fonctions, depuis la gestion des différents appareils et meubles de ma chambre à la projection de films en réalité augmentée en passant par les recherches.
L’ameublement se composait de mon lit, flottant à quelques mètres du sol (d'après ce que j'avais compris c'était grâce à des aimants), d'une petit table avec quelques tiroirs tout aussi flottante sur laquelle reposait le casque pour se servir du mur-écran et une petite statuette faite d'une pierre sombre représentant un grand loup élancé tenant dans sa gueule une longue épée -je trouvais ce bibelot très beau et... j'éprouvais pour lui autre chose aussi, une attirance presque instinctive, qui m'incitait à ne pas vouloir m'en séparer- et une petite boîte contenant... euh, plein de trucs divers et variés, à commencer par mes vêtements (tout y tenait grâce à un ingénieux procédé de miniaturisation) et d'une grande harpe en vrai bois, rien de scientifique là-dedans.
L'unique mur vide et le plafond émettaient une lumière diffuse, quand la lumière naturelle ne suffisait pas.
Les deux murs (le mur-écran devient un mur normal quand je ne le sollicite pas) et le plafond étaient blancs, le sol recouvert d'un parquet gris très clair. Mon lit et la table de nuit étaient en métal blanc également, le matelas, la couverture et l'oreiller bleus clairs (tout ce qui ''sort'' du lit, comme la petite table, était également blanc). Le bois de la boîte et de la harpe et le casque étaient d'un noir assez mat.
Le parquet servait également à faire varier la température et l'humidité à la demande.
En fait, le matelas, la couverture et l'oreiller du lit n'était que de la déco (enfin, ils servaient un peu au long de la journée aussi, surtout l'oreiller et le matelas), puisque un dôme venait recouvrir le lit, isolant l'intérieur du reste de la pièce. Toute gravité y était supprimée et on y flottait dans l'air à une température et une humidité idéales et constantes. De ce fait, les nuits étaient plus courtes, le corps - et l'esprit - se reposant plus vite. Et puis au moins, l'air, c'est ni trop dur, ni trop mou !
Pour l'instant, l'écran ressemblait plutôt à un miroir. Je me redressai sur un coude et observai un court moment mon reflet.
J'étais grande pour mon âge et, sans me vanter, plutôt mince. J'avais 60 ans, c'est-à-dire le milieu de l'adolescence.
J'avais de longs cheveux noirs, que j'avais attachés comme à mon habitude en une longue et fine tresse, et de grands yeux d'un vert presque transparent. Donc verts très pâles, à tel point que tous ceux qui me croisaient pour la première fois me croyaient aveugle. Rien de plus faux, je voyais très bien, même mieux que la plupart de mes camarades. J'avais une peau mate et mes dents ressemblaient plutôt à des crocs. J'avais, pour une raison inconnue -du moins de moi-, d'étranges marques sur le corps, comme des tatouages noirs, à une différence près : je les avais déjà toute petite (du moins à ce que raconte ma mère).
Une étrange ligne montait en ondulant depuis le bas de mon dos jusqu'à ma joue droite en passant par le bord de mon cou, où elle se terminait en un début d'arabesque. D'autres lignes en partaient et des spirales les terminaient elles aussi et les ornaient à intervalles réguliers, à la manière d'une plante grimpante dont les feuilles auraient été remplacées par ce motif. Une fine ligne courbe soulignait mon œil gauche, quelques centimètres en dessous. J'avais aussi une marque en croissant de lune à l'extérieur de ma cuisse gauche et un petit signe représentant ce que j'aimais prendre pour une tête de dragon chinois stylisée juste au-dessus de ma cheville droite.
Toutes étaient noires.
Je jetai un coup d’œil à mes mains : quatre doigts terminés par des griffes rétractables (je n'avais pas de petit doigt) et une sorte de petit diamant blanc incrusté dans la peau de ma main droite, près du pouce.
''Mais pourquoi ne ressemblais-je pas aux autres humains ?'' me demandais-je souvent, un peu trop souvent même...
Je détachai mes yeux du miroir et reportai mon attention sur ma chambre et ses différents appareils perfectionnés.
Seul défaut à toute cette belle organisation technologique : en sachant que les meubles bougeaient grâce au mur écran, que le casque permettait de le contrôler, que le-dit casque était posé sur la table-à-tiroirs (comme je l'appelais) et que le meuble était trop loin de mon lit, comment y prendre le casque sans se lever ?
C'est ce que je dus me résoudre à faire en soupirant ; je me laissai glisser de mon lit et m'accroupis à la réception (j'en avais l'habitude, adorant grimper aux arbres, et à toute chose qui peut être escaladée en fait).
J'attrapai le casque et le plaçai sur mes oreilles : il suffisait de se concentrer sur ce que l'on voulait faire pour qu'il transmette l'ordre au mur-écran.
Je me suis dit qu'il serait plus utile que le-dit mur-écran soit à commande vocale, comme cela, même plus la peine de se lever...
Je commençai par rappeler mon lit à côté de moi, en fit sortir une échelle et m'affalai de nouveau avec plaisir sur le matelas. L'échelle, faite en un métal souple qui se pliait et se dépliait pour tenir sous le matelas, se rangea à nouveau.
Je tournai la tête vers le mur-écran et activai sa fonction « bibliothèque». Aussitôt des hologrammes m'entourèrent, reproduisant à la perfection une librairie. C'était pour ça que ma chambre avait très peu de meubles pour sa taille, pour laisser de la place aux hologrammes et qu'ils soient plus réalistes (les meubles restent visibles).
Peu de personnes activaient cette fonction de reproduction de librairie, mais moi je le faisais à chaque fois. Cela faisait plus réel... On se sentait plus en contact avec les livres. J'avais toujours pensé qu'il y avait une atmosphère dans les librairies que je trouvais dommage de perdre. En plus, la réalité augmentée permet d'associer le son et l'odeur à l'image...
N'empêche que cela ne valait pas une vraie. Déjà parce qu'il n'y avait personne et qu'on ne peut donc pas y faire de rencontres... Et puis même, les hologrammes, même en « réalité augmentée », c'est toujours pas la ''vraie'' réalité...
Je m'assis au bord du lit et le fis déambuler parmi les étagères. Je m'arrêtais quelques fois devant l'une d'elles, cherchais un livre, le sortais puis le reposais. Je ne savais plus quoi choisir. Je lisais beaucoup, particulièrement des romans policiers ou d'aventures (enfin, de préférence des aventures épiques avec les créatures les plus étonnantes). J'avais d'ailleurs pris l'habitude de citer des passages de livres qui correspondaient -plus ou moins- aux situations au moment où je les vivais. Un peu comme si je m'inventais ma propre histoire... Je m'attendais aussi souvent à ce que tout se passe comme dans les livres (ce qui arrivait bien évidemment assez rarement...).
J'avais fini pas mal de séries -que j'avais adorées- et je ne savais pas laquelle commencer. En vérité, je ne savais même pas quel genre de livre je cherchais. C'était un peu comme si j'attendais que le livre de mes rêves me saute dessus.
Et c'est ce qui arriva.
Sauf que ce n'était pas le livre de mes rêves.
Même plutôt le contraire.
Mon lit flottant échappa assez soudainement à mon contrôle et fila entre les étagères sans que je puisse l'arrêter ni le diriger. J'en étais à envisager la possibilité d'en descendre d'un bond quand il s'arrêta, si soudainement que je faillis passer par-dessus bord. Je me retins de justesse et observai les hologrammes qui m'entouraient. Bizarre, je n'avais jamais vu avant cette partie de la librairie.
Un désagréable pressentiment m'envahit ; et si cette partie n'avait jamais existé avant ? Si elle venait d'apparaître ? Mais pour quoi ?!
La réponse à ma question arriva bien vite, sous la forme d'un petit livre. J'écarquillai les yeux : ce n'était pas un hologramme, mais un vrai livre ! Mais comment était-il arrivé là ?
Je renonçai à trouver une réponse à toutes ces questions pour l'instant quand le livre se posa sur mes cuisses (il était venu en flottant, je ne savais trop pourquoi ni comment). Je le pris d'une main tremblante et l'observai. Il était fin, moins d'une centaine de pages, jugeai-je, avec une couverture d'un tissu -de la soie?- mordoré. Il n'y avait aucune écriture dessus, pas de titre, pas d'auteur, pas d'éditeur. Mais il y avait un dessin à l'encre noire : un grand loup élancé tenant dans sa gueule une longue épée ! La réplique exacte de mon bibelot... Mais quel rapport y avait-il entre cet étrange livre surgi de nulle part et ma statuette venue de... d'où d'ailleurs ? Je m'aperçus que je ne savais pas - que je n'avais jamais su - d'où elle venait.
Le rapport n'était peut-être pas si incongru en fait...
Dans le coin supérieur gauche du livre, il y avait aussi un autre dessin, enfin, plutôt un symbole : un serpent qui se mordait la queue, sur fond d'une écheveau complexe de lignes entrecroisés.
J'essayai d'ouvrir le livre. Impossible. Je l'observai à nouveau, de plus en plus étonnée. Non, rien qui puisse justifier ce refus de s'ouvrir. Le symbole se mit brusquement à luire et... à bouger. Oui, le serpent ondulait et semblait tourner ! Les lignes derrière lui se mirent aussi de la partie, se décroisant et s'entremêlant à nouveau.
Effrayée, je tentai de lâcher le livre. Je m'aperçus, avec plus d'horreur que d'étonnement cette fois-ci, que mes mains ne m'obéissaient plus !
Le livre décolla à nouveau à une dizaine de centimètres au-dessus de mes jambes. Je voulus reculer, crier, faire quelque chose, aucun son ne sortit de ma bouche et mon corps ne m'obéit pas plus que mes mains. Je devais me contenter d'observer avec effroi le livre (qui aurait cru avoir peur d'un livre un jour ?).
Il s'ouvrit et une vive lumière en sortit, m'éblouissant. Il se mit à plat dans l'air et ses pages défilèrent comme sous l'effet d'une rafale de vent, à une différence près : il n'y avait aucun vent dans ma chambre, pas même un souffle d'air !
Brusquement, les vitres s'opacifièrent et aucune lumière ne sortit plus des murs et du plafond, plongeant ma chambre dans un clair-obscur inquiétant.
Seul le livre, toujours flottant dans les airs, émettaient une lumière vaguement dorée. Les pages s'arrêtèrent soudain de défiler au milieu du livre.
Un sifflement en sortit, si intense, si puissant que je plaquai mes mains -j'en avais retrouvé le contrôle- contre mes oreilles. Mais peu à peu le sifflement se transforma en une voix reptilienne et profonde :
« Les élus devront partir... Partir où, telle est la quesstion. Vers le ssablier qui ss'est enclenché contre leur gré, manié par une main ssombre. La frontière entre les mondes est plus fine que jamais... Le portail est à nouveau ouvert. Sson armée arrivera et ils sse battront pour le contrôle de la Terre... Et ils gagneront ssi rien n'est fait...
Deux créatures, deux humains, deux humanoïdes... Ssix ils sseront, ssix ils reviendront ? Ssix, porteurs de la marque, sur lesquels reposent l'avenir du monde... Pour le ssalut ou la chute ?
Ssix, ils sseront, rien ne pourra le changer. Les élus doivent partir...
… MAINTENANT !»
Un rire à vous glacer le sang sortit du livre qui se referma avec un bruit sec.
Il disparut lentement...
Je poussai un cri et portai vivement la main à mon bras qu'une brusque douleur avait traversé. Les mots «porteurs de la marque» résonnèrent dans mon esprit. Je détachai lentement mes doigts, devinant déjà ce qu'il y avait en-dessous mais n'osant cependant pas affronter la réalité. Je pris une grande inspiration et me mordis les lèvres. «Rien ne pourra le changer...» Il fallait que je regarde. J'enfonçai un peu plus mes crocs dans mes lèvres en voyant la marque en question. Le même symbole que celui dans le coin du livre ; le serpent qui se mord la queue sur l'entrecroisement de lignes étranges. Lequel serpent et lesquelles lignes continuaient d'onduler comme ils l'avaient fait juste avant que le livre ne s'ouvre.
Je rabattis ma manche en priant pour que quand je la relève il n'y ait plus rien, me prouvant que ce n'était qu'un rêve - un rêve affreux.
Avant que j'ai pu compter jusqu'à 30 (je pensais regarder à nouveau à ce moment là), je vis ma statuette (celle dont l'image figurait sur la couverture du livre) venir à moi, marchant dans le vide comme si c'était le sol.
A ce moment, normalement, les personnages dans les livres s'évanouissent, pensai-je. Pourquoi je ne peux pas faire pareil, plutôt que de voir toutes ces choses terrifiantes ?
L'objet s'arrêta à environ un mètre de moi. Le loup s'assit tranquillement, m'observa un instant puis posa l'épée qu'il tenait dans sa gueule devant ses pattes.
Il releva la tête et planta ses yeux noirs dans les miens. Je frissonnai et voulus rompre le contact mais quelque chose m'en empêcha, le même instinct qui m'avait poussé à garder la statuette.
Il resta longtemps comme cela, en silence. J'avais la désagréable sensation qu'il lisait en moi.
Il finit par détacher ses yeux des miens, son inspection finie. Je me passai le bout de la langue sur les lèvres, un tic que j'avais dès que j'étais nerveuse.
Le silence -et la tension qu'il provoquait- dura encore une poignée de secondes puis le loup d'ébène finit par le rompre.
-Bonjour, élue porteuse de la marque, me salua t-il avec un signe de tête.
Je haussais les sourcils, surprise. Surprise pour deux raisons : un, parce qu'il parlait (j'aurais cependant dû m’y attendre... enfin, disons plutôt que ce n'était pas si incongru après un livre qui vole et qui parle, surtout quand c'est une statuette qui bouge déjà dans l'air...), et deux, parce que sa voix, surtout en comparaison avec celle qui avait annoncé la prophétie, était douce et agréable, presque chantante.
-N'aie pas peur, ajouta t-il.
-Oui, c'est sûr, c'est bien le moment de me dire cela, j'ai juste failli avoir une crise cardiaque une ou deux fois... Ma statuette bouge et parle, pourquoi voudrais-tu que j'aie peur ? ironisai-je sur un ton mordant.
Il sourit sans répondre. Sourire qui m'agaça encore plus. Quand allais-je enfin avoir une explication ?!
Si lui et ce livre pensaient que j'allais me jeter tête baissée dans une quête « pour le salut ou la chute des mondes » à cause d'une prophétie idiote et d'une marque, comme toutes les autres que j'avais déjà, sur mon épaule, ils pouvaient repartir illico, pensai-je avec une certaine agressivité.
Mais je savais au fond que je me mentais à moi-même...
Combien de fois avais-je rêvé de vivre une aventure comme celles de mes romans, et combien de fois avais-je trouvé idiots les héros qui ne voulaient pas partir et qui en fait une fois partis ne regrettaient plus rien ? Je n'allais pas m'y mettre maintenant que l'aventure tant espérée venait justement frapper à ma porte...
Oui, malgré les créatures -qu'on ne voyait pas souvent en fait-, les multiples machines et les pouvoirs (d'ailleurs, j'en avais un moi-même, mais totalement incompréhensible et incontrôlable...), je trouvais le quotidien un peu ennuyeux...
« Un comportement de pré-ado, disait toujours ma mère. Moi aussi j'en suis passé par là, mais tu verras, cela passera... »
Peut-être que cela s'était passé ainsi pour elle, mais, dans mon cas, cela aurait dû « passer » depuis longtemps, du moins à ses dires...
Peut-être que vraiment, j'étais une ''élue''...
Je voulais juste une explication, ne pas avoir l'impression de n'être qu'un pion imbécile et sans âme dans le jeu qu'ils voulaient que je joue.
Je m'aperçus que la statuette - devais-je l'appeler toujours ainsi ? - attendait patiemment la fin de ma réflexion.
-Bon, quoi ? Dis ce que tu as à me dire, qu'on en finisse, capitulai-je avec impatience.
Son sourire s'agrandit et je me mordis les lèvres pour réprimer l'envie de l'étrangler, bien que je doute que j'y serais parvenue si j'avais décidé de le faire...
-Tu es bien impatiente, jeune Atahlé.
-Oui, effectivement.
-Tu n'aimes pas faire quelque chose quand tu ne comprends pas pourquoi, tu n'aimes pas qu'on te commande... ou je me trompe ?
-Non. Et justement si vo...
Ah non. Je n'allais tout de même pas le vouvoyer !
-Et justement si tu (j'insistai sur le « tu ») m'expliquais, avant que je t'étrangle ? répliquai-je en tentant - sans succès - de taire mon agacement.
Il gloussa - c'est possible, ça, pour une statuette-de-loup-qui-parle ?.
-Tu me plais (je levai les yeux au ciel). C'est bien pour cela que je suis là...
Je levai un sourcil. Voilà autre chose... Il était là parce que je lui ''plaisais'' ?!
-Pas exactement... dit-il en souriant, comme s'il lisait dans mes pensées -peut-être que c'était vraiment cela, en fait-. Je suis là pour te guider. Non, ne m'interromps pas, ajouta t-il en me voyant ouvrir la bouche. Il faut que tu crois en cette prophétie, reprit-il. La prophétie du livre.
Je hochais la tête. C'est bien ce que je comptais faire, mais j'aimerais avant une explication concrète.
-Je ne peux pas t'en dire vraiment plus... Ah, si : tu rencontras un des humains dès que tu partiras. Ou non. Plutôt : tu DEVRAS partir avec lui. Tu rencontreras les autres au fur et à mesure.
-Et... qui est cet humain ?
Soudain, les mots « un des humains » parvinrent à mon cerveau, avec leur dure réalité...
-Quoi ?! glapis-je presque.
Il eut l'air surpris :
-Quoi, quoi ? (dans un autre cas, je me serais amusée de cette imitation de la grenouille ébahie, mais là, j'avais autre chose en tête)
-Comment cela, un des humains ?! Dois-je comprendre par là que je n'en suis pas une ?
-Effectivement.
Ma mâchoire inférieure se décrocha et je restai bouche bée - je dus ne pas avoir l'air spécialement maligne.
-Ne le savais-tu pas ? demanda t-il, l'air un peu perdu.
Je refermai la bouche et haussai les épaules.
-Non. Je ne suis pas devin...
Il me regarda avec des yeux ronds et me détailla de la tête aux pieds.
-Comment cela je ne ressemble pas à une humaine ? demandais-je avec un sourire espiègle - je retrouvai mon assurance.
-Non. Je pensais que tu le savais déjà...
-Qui suis-je, alors ? Ou plutôt, que suis-je ?
Il haussa les épaules à son tour - ou plutôt fit un geste y ressemblant, se redressant sur ses pattes avant en baissant un peu la tête.
-Je ne sais pas, répondit-il. Mais revenons à notre sujet.
-Hum, hum ? fis-je sur un ton interrogatif.
-L'humain... C'est Sev.
J'ouvris la bouche pour la deuxième fois en quelques minutes. Sev ! Non, ce n'était pas possible... Ce n'était vraiment pas le genre de personne à vivre des aventures...
-Non, ça ne va pas être possible, pensais-je à voix haute.
-Et pourquoi donc ?
-Parce que c'est un lâche, un trouillard, un pleurnichard et...
Il leva la patte pour m'arrêter.
-Stop. Déjà, je doute qu'il soit tout cela, et deuxièmement, tu vas bien devoir être avec lui. Non, il n'y a pas de « mais » qui tienne. Maintenant tu fais tes affaires et tu pars avec lui... Et EN SILENCE !
Je refermai la bouche à son cri. Je conduisis mon lit -j'éprouvai une certaine satisfaction à en avoir retrouvé le contrôle ; j'aimais aller où je voulais- jusqu'à la petite table-à-tiroirs. Je me rendis compte un peu tard que, mon casque étant toujours à côté de moi, j'aurais pu faire venir la table sans bouger. Tant pis.
Je me penchai et attrapai la petit boîte. Je l'ouvris et aussitôt plusieurs hologrammes apparurent devant moi. C'était des catégories : vêtements, accessoires, jeux... Je pointai du doigts la rubrique ''accessoires'', puis ''sacs''. Je n'en avais que deux, pourtant le logiciel avait décidé de créer quand même la rubrique.
Je sortis le sac qui m'intéressais, une musette à bandoulière noire, lui rendit sa taille normale et y fourrais la petite boîte dont il était sorti.
Pratique.
Je jetai un coup d'œil à ma tenue : un pantalon, noir évidemment -ma couleur préférée-, un T-shirt blanc représentant une esquisse de contrôleur (ces sortes de lynx qui avait le pouvoir de contrôler les mouvements des personnes et des animaux ) en noir et blanc et des baskets blanches.
Ces vêtements (qui existaient déjà il y a 2000 ans) n'étaient là que pour l'esthétique : je portais en-dessous la traditionnelle combinaison transparente. Elle était chaude dans les endroits froids et légère (même plus que légère ; elle rafraîchissait) dans les endroits chauds. Et en plus, plus de problème d'odeur !
-Je suis prête, lançai-je à la statuette-de-loup.
Il hocha la tête et j'aperçus -ou crus apercevoir ?- une lueur de satisfaction dans son regard.
-Tu me portes, peut-être ?
Il ramassa l'épée à ses pattes et s'approcha de moi. Sans trop réfléchir, je tendis la main. Il y monta et y redevint un bibelot tout à fait normal et inanimé !
Un peu interloquée, je le mis dans mon sac.
Je faillis quitter ma chambre quand mon regard tomba sur ma harpe. J'avais quelques regrets à l'abandonner là...
Je décidai que, la statuette n'étant pas là pour râler, de miniaturiser l'instrument et de l'emporter. Aussitôt décidé, aussitôt fait : elle se retrouva réduite à quelques millimètres et fourrée dans la boîte (laquelle boîte s'empressa de créer une catégorie « instruments », ce qui me m'arracha un sourire amusé).
Sur le seuil, je tournai la tête et observai longuement ma chambre qui avait abrité mes rêves. Rêves sur le point de se réaliser...
Je marchai le long du couloir qui conduisait à la porte d'entrée le plus silencieusement possible, sans vraiment me rendre compte de mon attitude.
Je passai devant la pièce où était ma mère -je voyais sa chevelure brune par-dessus le dossier du fauteuil (non flottant) où elle était assise-. Elle y était évidemment seule : mon père s'était séparé d'elle il y avait une trentaine d'années...
Je ressentis un petit pincement au cœur en pensant que j'allais la laisser seule pour une durée indéterminée, mais certainement longue.
Je me détournai de la pièce avant de changer d'avis et de rester, quoi qu'en dise une statuette en ébène et un livre.
Alors que j'arrivais près de la porte qui menait au-dehors, une voix me fit sursauter, celle de ma mère :
-Atahlé, si tu sors, tu ne rentres pas trop tard ! Le déjeuner est bientôt prêt...
Je réprimai mes larmes à cette phrase si badine -trop badine-. L'envie de rester devint plus forte.
-Oui maman, je ne rentrerai pas tard, murmurai-je sans trop savoir pourquoi. Si je rentre...
Comme une promesse à moi-même que je la reverrai un jour.
Une larme roula sur ma joue, que je m'empressai d'essuyer.
Je sortis en essayant de réprimer la vague d'émotions qui menaçait de me submerger ; du doute, de la peur, de la tristesse, du remord... mais de l'excitation aussi, presque de la joie.
Je renonçai à essayer de mettre un peu d'ordre dans mes sentiments.
Je me retournai une dernière fois et embrassai du regard ma maison, mon foyer. Celui que j'allais quitter.
Je rajustai la bandoulière de mon sac en un geste décidé et partit sans plus me retourner.
J'arrivai dans le centre de la ville -ma mère et moi vivions un peu à l'écart et ne descendions en ville que de temps en temps, pour nos loisirs ou des raisons alimentaires- quelques dizaines de minutes plus tard.
J'en étais à me demander plusieurs choses :
1) Où était la maison de Sev ?
2) Comment le voir (viendrait-il en sachant que c'était moi, qui l'avais toujours évité et méprisé) ?
3) Comment le convaincre de s'embarquer dans cette aventure passablement dangereuse ?
4) Et comment faire pour ne pas lui mettre une paire de claques avant la fin ?
Finalement, je trouvais rapidement une solution à deux de mes problèmes : j'apercevais Sev au bout de la rue.
J’accélérai le pas et parvint près de lui peu de temps après - ce qui n'était pas vraiment difficile étant donné qu'il ne bougeait pas.
Il avait à peu près mon âge et était de taille moyenne. Ses cheveux blonds était courts, avec une mèche qui retombait toujours sur ses yeux noirs - ce que je trouvais ridicule, d'ailleurs.
Il avait des trais assez fins, presque féminins, avec un nez court et aquilin et de longs cils clairs.
En m'approchant encore un peu plus, je m'aperçus qu'il regardait fixement une flaque d'eau à ses pieds. Son expression m'étonna encore plus que cet étrange attitude ; il semblait désorienté, et même paniqué. Je m'immobilisai et balayai la rue du regard. Rien ne pouvait m'expliquer cela. Qu'est-ce qu'il avait encore vu ? Un insecte ? Mais quel trouillard !
Il sembla soudain s'apercevoir de ma présence et se retourna vivement. Je sursautai, surprise par ce mouvement brusque. Il parut soulagé en me reconnaissant.
-T'as vu un revenant ou quoi ? ne puis-je m'empêcher de railler.
Je pensai en même temps qu'il avait justement un peu la pâleur d'un fantôme...
-N-Non, balbutia t-il en ignorant le ton railleur. J'ai entendu une... prophétie ?
Je tressaillis à ce dernier mot. Vraiment ?! Il aurait donc entendu la même que moi... Intéressant.
-Une histoire de marques, de sablier enclenché, d'élus... continua t-il. Mais tu dois me prendre pour un fou, non ? ajouta t-il avec une drôle de note dans la voix que je parvenais pas à identifier.
-Non... J'ai entendu la même. C'est bien pour cela que je suis avec toi là, sinon...
Je laissai planer une note de mépris sur les derniers mots. Note de mépris qu'il feignit d'ignorer. Ou en tous cas il ne la releva pas.
-Prends-moi pour un idiot. Tu te moques de moi.
Je soupirai. Super. J'étais bien avancée...
Je m'abstins de répondre et relevai ma manche, découvrant l'étrange marque que j'arborais depuis peu.
-Qu'es...
Sa phrase resta en suspens et ses yeux s'arrondirent.
-Que-que... bafouilla t-il.
Il recula, trébucha et évita in extremis de tomber assis dans la flaque prophétique. Je retins un sourire en pensant qu'un livre volant et lumineux semble quand même plus... indiqué pour délivrer une prophétie qu'une bête et banale flaque d'eau. Surtout d'eau pas spécialement très propre et limpide.
Je reportai mon attention sur lui. Un tremblement agitait ses mains.
-Non, non, ce n'est pas possible... Cela ne peut pas être réel...
« Si, ça l'est », faillis-je lâcher. En fait, je ne me retins qu'au souvenir de ma propre... de mes propres émotions après la disparition du livre. Je dus faire un effort pour ne pas tourner les talons et partir seule en voyant la panique dans ses yeux.Lui, un aventurier ?
-Et moi je suis un clafoutis... marmonnai-je sans me rendre compte que je pensais à voix haute (ce qu'il ne sembla pas remarquer, d'ailleurs).
Il leva cependant les yeux vers moi, la phrase -qu'il n'avait sûrement pas écoutée- avait eu au moins l'avantage de le secouer un peu.
J'aperçus alorslamarque au niveau de sa clavicule. Bon. On va dire qu'on part ensemble, si c'est vraiment un élu (et pas seulement un boulet)...
-Il faudrait peut-être qu'on y aille, maintenant, finis-je par dire, impatiente. Je n'ai aucune envie de marcher de nuit...
Je me rendis compte un peu tard de la bêtise de ma dernière phrase. « Aucune envie de marcher de nuit » !
Je n'allais sûrement pas avoir un lit confortable au chaud dans une maison tous les soirs avant un bon moment...
-Peut-être... Il réfléchit un instant.
-Non. Pas « peut-être ». Sûrement. Juste une ''petite'' question : tu sais où on va ? Parce que c'est vaste, la Terre, sans parler de Dùline... Enfin, j'espère bien qu'on n'y mettra pas les pieds.
Je ne répondis pas tout de suite. Je ne réagis même pas à la dernière phrase, qui autrement m'aurait offert une belle occasion de me moquer de lui. Non, le point qu'il avait soulevé était trop important. C'est vrai, par où ?
-Il faudrait commencer par retrouver les autres ''élus''... dis-je pensivement, suivant le fil de ma réflexion à voix haute.
Il haussa les sourcils.
-Cela ne résout pas notre problème. A moins que tu saches qui sont-ils...
-Oh, tais-toi ! Et trouves une solution, au lieu de seulement râler ! criai-je presque, exaspérée.
Je détestais ne pas trouver tout, tout de suite... Habitude que je ferais mieux de supprimer dans les temps à venir ; cela ne me mènerai nulle part.
Je revins au problème de la direction, en m'appuyant contre le mur en métal d'une maison pour mieux réfléchir.
Tilt. Mais bien sûr !
-J'ai trouvé !
Je me décolla du mur d'une poussée, enthousiaste. Il me lança un regard surpris, surprise qui se tenta d'ironie quand il commenta mon exclamation.
-Peut-être pourrais-tu m'éclairer, parce que là, mon esprit passablement plus lent que le tien ne t'as pas encore rejoint sur le sentier de la connaissance, railla t-il.
Je ne prêta aucune attention au ton désobligeant et entreprit de lui expliquer :
-C'est la Sans-nom (je ne pu retenir un frisson en prononçant ce nom à voix haute) qui a ouvert le Portail pour que son armée arrive sur Terre.Elle l'a donc fait de Dùline, où elle est plus ou moins enfermée. La... chose qui permet d'ouvrir le Portail entre les mondes doit donc se trouver là-bas ! Et on doit refermer le-dit Portail, sûrement avec le même objet...
-Es-tu sûre que c'est vraiment un objet qui permet d'ouvrir et de fermer le Portail ? Demanda t-il, l'air dubitatif et surtout peu emballé à l'idée de mettre les pieds sur le monde inconnu qu'était Dùline.
Moi, au contraire, j'étais plutôt emballée d'y aller. J'aimais les découvertes et les choses étonnantes, et les créatures devaient y être bien plus nombreuses et diversifiées que sur Terre (bien qu'elles y atteignent déjà un nombre considérable).
Et, sans presque me rendre compte, j'espérais y retrouver mes origines... Quelqu'un devait bien avoir connu mes vrais parents (peut-être bien n'étaient-ils même pas morts), et l'idée de vivre sans connaître mes origines m'angoissait étrangement.
-Non, je ne suis sûre de rien. Mais tu as une autre idée ?
Il dû se ranger à mon idée.
-Mais on ne va pas y aller au hasard, on ne sait pas vraiment où est le Portail, à part au sud-est... tenta t-il tout de même.
-Le sud-est, je trouve déjà cela pas mal, comme indication, rétorquai-je, un brin moqueuse.
-Hum.
Peu convaincu, ce « hum ».
En même temps, je comprenais un peu : l'indication "sud-est" venait du conte de la fuite de la Sans-nom. Je cite : « la Sans-nom et les autres rebelles s'enfuirent vers le sud-est, là où se trouvait le Portail et ils disparurent à jamais ». Comment savoir si c'était vrai, en pensant que le « à jamais » était, lui, faux, puisque que les créatures étaient en passe de revenir pour coloniser la Terre ?
-Es-tu prêt ? demandai-je après un court moment de silence.
Sev me regarda comme si j'étais folle.
-Ben oui, faudrait peut-être y aller, tu ne crois pas ?
Une lueur affolée passa dans son regard, que je m'efforçais d'ignorer.
-To-tout de suite ?
-Non, dans trois ans.
J'avais répondu d'un ton sec. Il commençait déjà à m'exaspérer...
Il se rembrunit et tourna les talons.
-Je vais chercher un sac, tu m'attends ici.
Ce n'était pas une question, mais un ordre, ce qui m'agaça au plus haut point. Il le faisait exprès !
Comme il entrait dans sa maison, non loin, je dus pourtant me résoudre à l'attendre sans même protester. Je m'appuyai à nouveau contre le mur avec un grognement désabusé.
En réfléchissant, je me surpris à penser que c'était assez étrange qu'il accepte de partir aussi facilement.
Même moi, j'étais vraiment partie anormalement vite -malgré ma soif d'aventure-, en y repensant. Je n'étais qu'une adolescente, après tout. Pourtant je n'avais pas hésité.
C'était comme si une force invisible mais très puissante nous poussait à aller de l'avant, peut-être ce que certains nomment "destin"...
Je secouai la tête comme pour chasser cette idée. Mais qu'est-ce que j'allais m'imaginer ! Le "destin"... Pff, n'importe quoi. Et puis, j'espère bien qu'il n'existe pas de toute façon (sans parler de rationalisme) ; je déteste l'idée de quelque chose qui régit ma vie...
Heureusement, il ne tarda pas trop. En arrivant à ma hauteur, il m'adressa un grand sourire. Je ravalai mon envie de l'étrangler.
-C'est bon.
-Encore heureux, grommelai-je. C'est par là.
J'indiquai une rue. Au moins, cette attente m'avait permit de me repérer un peu et de repenser à un chemin qui menait vers le sud-est et qui nous convenait, donc. Il se nommait la Piste aux Griffons, parce qu'il menait -entre autres- à Leur Forêt, et permettait de franchir plusieurs cours d'eau, certes petits, mais impossibles à franchir à gué si on ne voulait pas être trempés.
Un moment plus tard, nous sortions de la ville. Mais pas du tout au bon endroit.
-On est perdus, râla Sev.
Je lui lançai à regard assassin et il se tut.
N'empêche qu'il avait raison. On était bel et bien perdus. A vrai dire, je n'avais jamais mis les pieds dans cette partie de la ville, sans parler de la Piste aux Griffons... J'en étais même à douter de son existence.
En tous cas, tout ce qu'on pouvait voir d'où on était, c'était une prairie, légèrement vallonnée. Mais aucun chemin, ni même le plus petit sentier.
J'aperçus alors une bâtisse qui se dressait, solitaire, dans cette étendue herbeuse. Malgré la distance, on pouvait se rendre compte qu'elle était spacieuse et avait une certaine allure presque... prestigieuse, une sorte de manoir en somme. Le soleil s'y reflétait, si bien qu'on en distinguait mal les contours ; j'en déduis que les murs devait être en grande partie des baies vitrées, comme chez moi.
-Et si on allait y demander notre chemin ? suggérai-je en indiquant la bâtisse.
Sev, qui était déjà en train de faire demi-tour, se tourna vers moi :
-Hein, quoi ?
Je répétai. Il chercha un instant des yeux ce que je lui indiquai -il semblait la voir moins bien que moi-.
-C'est loin, eus-je comme seule réponse.
Je haussai les épaules.
-Et ?
Je me remis à marcher d'un pas décidé. Il marmonna quelque chose et me suivit de mauvaise grâce.
Contre toute attente, vu le peu d’enthousiasme et d'allant de mon compagnon, nous arrivâmes assez rapidement devant la porte du manoir -j'avais finalement décidé que c'en était un-.
Je m'arrêtai et jetai un coup d’œil à Sev, soudain intimidée.
-Il fallait y penser plus tôt ; tu ne m'as pas fait marché tout cela pour rien.
-Merci du soutien, soupirai-je.
J’hésitai un instant, puis me décida à frapper.
Il s'écoula un bon moment -nous en étions presque à décider de repartir en pensant que la bâtisse était abandonnée- avant que quelqu'un ne se penche par une large fenêtre.
-Qui êtes-vous ?
C'était la voix d'une femme, sûrement assez jeune.
Je jetai un coup d’œil à Sev, ne sachant pas quoi répondre. Je n'obtins évidemment pas le soutien que j'espérais ; il était trop content de me voir embarrassée.
-C'était ton idée, me souffla t-il.
Je grimaçai puis leva à nouveau la tête vers l'ouverture.
-Nous sommes deux adolescents et nous nous sommes perdus... Pourriez-vous nous indiquer le chemin, s'il-vous-plaît ?
La fenêtre se referma sans qu'aucune réponse ne nous parviennent.
Finalement, nous entendîmes une personne descendre des escaliers et la porte s'ouvrit.
Je remarquai aussitôt que la femme avait ouvert la porte avec la poignée, alors qu'il existait maintenant plein de commande à distance et de détecteur de visiteurs, et que tout l'intérieur était aussi peu moderne. A dire vrai, la décoration et les installations datait plutôt du millénaire dernier.
Ma surprise passée, je reportai mon attention sur la femme. Elle avait environ 140 ans, de cheveux châtains rassemblés en un chignon lâche et d'étonnants yeux gris. Elle n'avait pas l'air d'une femme qui s'amusait et riait souvent ; sa silhouette sèche et une expression presque méfiante sur ses traits le clamaient. Elle m'évoquait irrésistiblement les gouvernantes d'il y a longtemps.
Elle nous détailla sans mot dire, puis fit volte-face sur ses talons hauts.
-Suivez-moi.
L'ordre -car c'en était bien un- était sans appel et nous lui emboîtâmes le pas, gênés.
-Restez là.
Elle nous laissa et sortit de la pièce en faisait claquer ses talons sur le parquet verni.
J'en profitais pour observer plus attentivement la pièce : trois des murs étaient nus et entièrement blancs, le quatrième était une baie vitrée d'où le soleil entrait à flots. Pourtant, un grand lustre aux pendeloques de cristal pendait du plafond (également blanc). Un tapis de velours rouge recouvrait une bonne partie du sol et étouffait le bruit de nos pas. Quelques fauteuils en bois avec des coussins d'un cuir également rouge entouraient une table basse avec des pieds en bois et un dessus en verre. Dessus, il n'y avait qu'un bouquet de fleurs séchés dans un vase en céramique rose.
Je trouvais ce mélange moderne-ancien d'un goût assez douteux. A dire vrai, je trouvais même cela moche.
J'en étais là de mes réflexions sur la décoration quand un gros chat avec de longs poils gris et un nez écrasé (comment avait-on pu garder une race de chat aussi laide que les persans ?) déboula dans la pièce et me sauta dessus.
Je détestais les chats, surtout le gros d'apparat comme celui-là. J'attrapais donc le félin et le rejeter loin de moi sans ménagement. Il poussa un miaulement où la surprise se disputait à la peur, s'écrasa contre un fauteuil et repartit de toute la vitesse de ses courtes pattes. Bon débarras.
Une voix, féminine et indubitablement contrariée s'éleva dans mon dos.
-Non mais ça va pas la tête ?! Perle de brume ne t'a rien fait !
Perle de brume ? Comment pouvait-on donner un nom aussi beau à un chat aussi moche ?
Je ne m'attardai pas sur la question et me retournai vivement.
Celle qui venait de m'apostropher était une adolescente, peut-être un peu plus jeune que moi. Elle avait les mêmes yeux gris que la femme qui nous avait ouvert (sûrement sa mère) et des cheveux roux rassemblés en une courte queue de cheval haute, avec une mèche glissée derrière son oreille.
Elle avait une peau très claire constellée de taches de rousseurs, un visage assez fin avec des pommettes saillantes, un petit nez et un menton volontaire. Elle n'était pas très grande mais toute fine.
Elle portait une chemise d'un gris sombre ouverte sur un T-shirt blanc à manches courtes. Les manches de l'autre vêtement étaient relevées jusqu'à ses coudes et maintenues là par un petit bouton. Sur ses collants également gris, elle portait aussi une jupe à rayures horizontales noires et blanches. Ses pieds étaient chaussés de petites bottines noires sans fermeture ni lacets, avec une petite chaîne derrière.
Elle n'avait pour l'instant pas l'air vraiment accueillante, avec ses mains sur les hanches et ses fins sourcils froncés.
J'ouvrais la bouche pour répondre quand elle me coupa la parole :
-Où tu as vu qu'on pouvait se comporter comme cela chez les gens ? Et puis d'abord, qu'est-ce que vous faites là ?
La femme que je pensais être sa mère entra à ce moment là.
-Ylulé ! Sois polie !
-Oui mère.
L'adolescente baissa la tête, une expression contrite sur ses traits. Une expression que démentait le regard venimeux qu'elle me lança.
La femme se tourna vers nous.
-Excusez ma fille. Elle adore Perle de brume.
Le chat, en entendant son nom, vint se frotter en ronronnant à ses jambes. Elle l'écarta du pied avec un air dégoûté et l'indiqua d'un geste péremptoire à Ylulé, laquelle s'empressa de le prendre dans ses bras et de l'éloigner de sa mère.
-Donc, pouvez-vous me répéter ce que vous voulez ?
-Heu... bafouilla Sev. Je-je crois que nous ferions mieux de repartir, nous sommes désolés de vous avoir déra...
Je lui écrasa le pied pour l'empêcher de continuer.
-Ne l'écoutez pas, s'il-vous-plaît. Je voudrais déjà vous remercier de nous avoir reçus... Nous cherchons la Piste aux Griffons.
La femme se raidit à ce nom.
-Pourquoi ? Vous ne voulez pas aller dans Leur horrible Forêt tout de même...
-Non, non, rassurez-vous.
Ce n'était pas un mensonge : je ne pensais vraiment pas passer par là, vu les sombres histoires qu'on racontait à son sujet. Il y a toujours un fond de vérité aux légendes, ce n'était pas moi qui allait le démentir, surtout maintenant...
-Atahlé (il me désigna en prononçant mon nom) pense simplement que c'est le meilleur chemin pour aller au sud-est, intervint Sev.
Il semblait y avoir un double sens au mot ''pense". Plus exactement, il n'avait pas l'air de "penser" la même chose que moi.
Aucune importance.
-Vous n'êtes pas au bon endroit, alors, fit remarquer la femme, l'air décontenancé. Pas du tout, même.
Sev me lança un regard du genre "je-te-l'avais-bien-dit". Sauf qu'il ne m'avait rien dit du tout, justement.
-Pouvez-vous nous dire par où aller, alors ? demandai-je avec une certaine impatience.
Déjà, quel besoin avait-on de faire rentrer chez soi les personnes qui demandent simplement leur chemin ? Cela devait déjà faire une bonne dizaine de minutes qu'on était là, et on ne savait toujours pas où aller.
-Je ne sais pas trop comment expliquer...
Elle parut réfléchir un instant, mais quelque chose me souffla que cette hésitation était toute étudiée, et qu'elle savait déjà ce qu'elle voulait dire. Mais je ne voyais absolument pas pourquoi elle faisait cela.
C'est alors que j'aperçus le regard de sa fille fixé sur moi. Ou plutôt sur mon bras. Je me rendis compte en même temps que ma manche était relevée, assez pour laisser apparaître la marque du serpent, celle des élus (qui avait cessé de remuer, au passage) et qu'elle l'était depuis que j'étais entrée.
Sans trop savoir pourquoi, je rougis légèrement et rabattit vivement ma manche. L'ombre d'un sourire flotta sur les lèvres de la femme. Quoi que cette marque signifie pour elle et l'engage à faire, il était trop tard pour l'empêcher.
-Oh, mais... attends, j'ai une idée. (Elle se tourna vers sa fille :) Ylulé, voudrais-tu bien guider ces jeunes gens ? Tu connais bien le chemin, si je ne m'abuse... ?
Elle hocha la tête, bien obligée d'obéir.
-Oh mais, d'abord, nous manquons de compagnie par ici... Accepteriez-vous de passer la nuit chez nous ? demanda la femme d'une voix de velours.
Bon, je préférerais refuser, mais ce n'est pas très poli et la nuit ne va pas tarder à tomber... Autant profiter une dernière fois d'un bon lit.
-Oui, merci madame, répondit Sev, me coupant l'herbe sous le pied.
-Merci beaucoup, renchéris-je.
Ylulé leva les yeux au ciel.
La soirée et la nuit se déroulèrent sans incident. Notre hôte était d'ailleurs une excellente cuisinière...
Au lever du jour (c'est tôt !), Ylulé vient nous réveiller en toquant à notrze porte (malheureusement, j'avais dû dormir avec Sev).
Alors que nous passons le seuil de la porte, Ylulé se retourna vers sa mère, hésita, faillit partir sans un mot et dit finalement :
-Au revoir... maman.
Sa mère ne répondit pas, se contentant d'incliner sèchement la tête.
Pauvre Ylulé...
Nous marchions depuis seulement une demi-heure, et j'en avais déjà plus qu'assez d'Ylulé et de ses airs supérieurs.
Elle était partie avec nous de mauvaise grâce -de très mauvaise grâce-, mais, visiblement, on ne discutait pas avec sa mère. J'en étais presque à l'en plaindre quand elle m'avait écrasé le pied en sortant, soi-disant par accident. Mon œil.
Toute empathie étant impossible dans de telles conditions, j'étais très vite passée à l'exaspération. Si ce n'était pas la seule capable de nous montrer le chemin (en gros si on avait pas tant besoin d'elle), je l'aurais renvoyer chez elle depuis longtemps, de préférence avec un bon coup de pied en prime.
En plus, devinez quoi ? Elle avait emmené l'affreux Perle de Brume avec elle (que j'avais aussitôt rebaptisé "Courants d'air", en raison du peu de contenance de sa cervelle).
Le chat n'avait fait que miauler (si on peut appeler le son déchirant qu'il émettait un miaulement), ne voulait pas poser une patte par terre et voulait absolument que je le porte, pour qu'il puisse me renifler à son aise (ce qu'il avait du mal à faire depuis l'épaule d'Ylulé).
Je m'efforçai de m'en éloigner le plus possible, mais sa maîtresse prenait à malin plaisir à se rapprocher de moins, trop contente de voir que cela m'horripilait.
Bizarrement, l'affreux chat ne paraissait avoir aucune envie de renifler Sev, qui observait mes vaines tentatives pour m'en éloigner avec un sourire ravi. J'avais eu plusieurs fois envie de les planter là tous les deux, non, tous les trois, n'oublions -surtout- pas Courants d'air.
Je sens que ce voyage va être une vraie partie de plaisir.
La Piste aux Griffons.
Enfin ! Nous étions arrivés... du moins avions-nous fini une -infime- partie de notre voyage.
C'était une large route, pavée de dalles noires avec des reflets bleutés qui évoquaient irrésistiblement la couleur des corbeaux et d'autres dont la couleur variait du gris perle au mordoré. J'avais cru comprendre que c'était les couleurs des griffons qui vivaient dans Leur Forêt ; les pumas-corbeaux.
Elle était lisse, sans heurts ; aucune des dalles parfaitement polies ne dépassaient.
Nous quittâmes l'herbe verte et drue pour y poser le pied avec une certaine appréhension (surtout dans le cas de Sev, ce trouillard). A ma grande surprise (et avec une bonne dose d'agacement aussi), Ylulé ne repartit pas vers chez elle et ne fit ni ne dit rien qui pouvait le laisser supposer. Tout indiquait qu'elle continuait avec nous -malheureusement-.
Aussitôt qu'Ylulé prit pied sur la route, Courants d'air sauta de son épaule avec un miaulement d'effroi, et s'enfuit en direction de chez lui.
-Perle de brume !
Sa jeune maîtresse partit à sa poursuite, mais elle se fit vite distancer (tiens, au moins il courait vite, ce chat) et fut contrainte de revenir sans le persan. Mais pourquoi donc ne le suivait-elle pas ? Pourquoi restait-elle avec nous, alors qu'elle semblait (et sûrement devait) nous détester ?
C'est alors que je remarquais que son collant (ce n'en était donc pas vraiment un) était remonté pendant sa course et laissait un espace de peau nue entre lui et sa bottine. J'ouvris de grands yeux ébahis. Non parce que son collant était remonté, évidemment pas, mais parce qu'il dévoilait une marque.
Un serpent se mordant la queue sur un entrelacs de lignes.
Qui ondoyaient doucement.
La marque des élus.
Une heure qu'on marchait, et la route ne semblait pas avoir de fin.
Depuis peu, des statues de griffons bordaient la Piste à intervalles réguliers. J'avais ralenti pour en détailler une avec curiosité.
Corps, pattes arrières et queue de puma, ailes, tête, pattes avants (ou plutôt devrai-je dire serres) et cou de corbeau. Le griffon était dressé sur ses pattes arrières, tête renversée, gueule ouverte, grandes ailes déployées dans son dos, griffes aiguisées d'une serre fendant l'air devant lui en un mouvement à jamais en suspens. Il était d'un noir brillant et profond, entièrement. Ah non, pas entièrement. Ses yeux étaient formés d'une pierre dorée -de l'ambre ? de l'or ?- qui étincelait et ils semblaient vivants.
Je réprimai un frisson et recula de quelques pas, avant de me remettre en route, derrière Ylulé et Sev, mal à l'aise. Eux aussi devaient l'être, à en juger par les regards inquiets que Sev lançait aux imposantes statues, toutes sculptés dans des positions de combat, attaque ou parade, avec un réalisme saisissant. La jeune fille rousse, au contraire, avançait rapidement, le regard fixé devant elle.
Un bruit résonna derrière moi, derrière nous. Je me retournai vivement et entendit mes compagnons faire de même. L'un d'eux étouffa un cri d'effroi. J'ouvrai la bouche, mais aucun son n'en sortit. Je fis quelques pas en arrière, me prit les pieds je ne sais trop où et tombai. Je me redressai en toute hâte, sans détacher les yeux de l'effrayant spectacle qui me faisait face.
Une des impressionnantes statues venait de sauter de son piédestal et avait souplement atterri au milieu de la Piste. Elle se redressa, s'étira et replia ses ailes. Enfin, ce n'était plus vraiment une statue maintenant.
Son attitude n'était pas vraiment belliqueuse, ni même méfiante, mais voir une statue bouger était bien assez effrayant pour que nous n'ayons qu'une seule envie : nous enfuir à toutes jambes.
J'en étais à mettre ce plan à exécution (à m'enfuir, en gros), quand une deuxième statue se mit en mouvement, puis une troisième, une quatrième, jusqu'à qu'elles forment un cercle dont nous étions le centre. J'entendis Sev lâcher un gémissement apeuré, pourtant, loin de moi l'idée de me moquer de lui : j'étais également terrifiée. Cette foi, il y avait une bonne raison, une très bonne raison de l'être...
Le griffon sculpté qui s'était... "réveillé" le premier s'avança vers nous. Les autres se déplacèrent un peu pour combler l'espace vide qui venait de se créer dans leur cercle.
-Qui êtes-vous ?
La voix était rauque, avec des intonations gutturales. "Pierreuse", quoi, ce qui n'était pas vraiment étonnant, en y repensant.
-...
-Répondez.
L'ordre, énoncé d'une voix calme et posé mais ne souffrant aucune contradiction, était bien plus impressionnant que si le griffon avait hurlé.
-Je-je... commençai-je en essayant vainement de réprimer les tremblements dans ma voix.
-On ne va pas vous faire de mal... si vous répondez.
Hum. Guère plus rassurant. Merci quand même.
-Je m'appelle... Ata-Atahlé, finis-je par répondre.
Je jetai un coup d’œil à mes compagnons. Bon, visiblement, aucun des deux n'avait l'air de vouloir répondre. Je soupirai imperceptiblement.
-Et voici Sev et Ylulé.
Je les désignai tour à tour. Même pas capables de se présenter tous seuls.
-Je m'appelle Karr et je suis le Gardien de La Forêt.
-La... la forêt ? (je regardai autour de moi) Quelle forêt ?
Le dénommé Karr s'autorisa un sourire (ça sourit, un griffon?).
-Vous ne pouvez pas la voir, du moins tant que nous ne vous y autorisons pas.
Tiens, une forêt qui joue à cache-cache ? Nouveau, ça.
-Que faire pour que vous nous y "autorisiez" ?
J'ignorai la coup de coude d'Ylulé, comme sa protestation indignée.
-Ça va pas la tête ! me souffla t-elle. On ne va pas dans Leur horrible Forêt !
Je lui écrasai le pied pour la faire taire. Je doute que Karr et ses... acolytes seraient ravis de l'entendre parler comme ça de Leur Forêt.
C'est alors que je surpris le regard amusé du griffon (comment une lueur amusé pouvait-elle briller dans un œil de pierre, ne me le demandez pas, je ne le sais pas plus que vous). Il devait avoir tout entendu, et mes efforts pour faire taire Ylulé ne l'amusaient que plus.
Je me sentis rougir jusqu'à la pointe des oreilles. Je maudis ma peau se colorant si facilement de rouge, augmentant encore mon embarras.
-Nous dire où vous allez et pourquoi, répondit le griffon de pierre sans commenter l'échange.
-Nous ne pouvons pas vous répondre, rétorquai-je aussitôt en relevant le menton.e quelques secondes auparavant.
Une lueur dure passa dans le regard de Karr. J'avais répondu trop vivement, tout à ma honte de m'être laissé allé.
Je vis du coin de l’œil les autres statues se ramasser pour bondir. Je frissonnai et reculai instinctivement d'un pas, heurtant Sev qui ne protesta même pas. Il était livide, les yeux agrandis par la peur. Nous ne sortirons pas vivants d'un affrontement avec les Gardiens. Un seul suffirait à nous éliminer, trois adolescents désarmés et terrifiés.
-Pouvez-vous mourir alors ? demanda Karr d'un ton sarcastique.
Toute sympathie avait disparu de sa voix et de toute son attitude, remplacée par une froide et inflexible menace. Une menace de mort.
-Non.
Je jetai un regard ahuri à Ylulé. C'était elle qui avait parlé.
-Nous allons au sud-est, vers le Portail de Dùline, continua t-elle.
-Et pourquoi donc ?
Si le griffon de pierre avait paru surpris de sa réponse (et peut-être aussi de l'assurance qu'elle affichait), il n'en perdait pas ses moyens pour autant.
-...
-J'attends.
-Nos parents sont partis là-bas pour tenter de comprendre ce qui avait provoqué l'ouverture du Portail, mentit-elle avec un aplomb que j'aimerais bien posséder. Ce sont des scientifiques. Nous partons les rejoindre.
Je la regardai avec un mélange d'étonnement et d'admiration. Malheureusement, la réponse sceptique et quelque peu moqueuse de Karr me prit au dépourvu et doucha mon enthoustiasme :
-Trois jeunes lâchés en pleine nature et faisant seuls un si grand et dangereux voyage ? Vous voulez vraiment que j'avale cela ?
Ylulé hésita à peine avant de répondre.
-Oui. Franchement, si nos parents étaient là, vous pouvez me dire pourquoi nous serions "trois jeunes lâchés en pleine nature'', pour vous citer, à vouloir traverser Votre Forêt ?
Karr mit une bonne minute avant de répondre.
Personnellement, je pense que je n'aurai pas répondu du tout, ou alors mes interlocuteurs auraient eu le temps de s'endormir avant que je le fasse.
-Non. Vous pouvez y aller.
Il nous adressa un signe de tête en guise de salut, se détourna avec un mouvement de la queue à l'intention de ses acolytes.
Ces derniers ne nous saluèrent pas, mais, pour tout dire, je ne m'en préoccupais absolument pas. L'auraient-ils fait que je pense que je ne l'aurai même pas remarqué.
Ils regagnèrent leur piédestal respectif sans plus se préoccuper de nous (et nous d'eux).
Sev lança un regard chargé d'admiration à Ylulé.
-Bravo, lançai-je comme si cela n'avait pas beaucoup d'importance. C'était pas mal.
La jeune fille m'ignora et même me tourna le dos, avançant vers la lisière sombre qui venait de se matérialiser.
Je lui emboîtai aussitôt le pas, suivie un instant après par un Sev qui peinait à retrouver ses esprits.
L'orée de La Forêt.
Je levai la tête pour tenter d'apercevoir le sommet des hauts pins, sans succès. Si ceux-ci filaient droits vers le ciel, ce n'était pas le cas de ceux un peu plus loin, au tronc tordu et torturé, les racines se mêlant aux branches. Un tapis d'aiguilles recouvrait le sol et étouffait le bruit de nos pas. Aucune trille d'oiseau ne s'envolait en l'air. Aucune broussaille abritant de petits animaux -aucune fleur non plus-.
Non, rien, à part les pins, le silence oppressant... et nous. La forêt semblait morte.
Une brise glaciale qui se mit à souffler à ce moment-là renforça ma conviction que cette forêt n'abritait rien de bon.
Nous dûmes rester cinq bonnes minutes à la lisière de la pinède, frissonnants d'anxiété. Aucun de nous ne voulait s'y risquer le premier.
-On n'aura pas fait tout ce chemin pour rien, asséna finalement Ylulé en faisant à pas un avant.
Pourtant ses paroles sonnaient faux. En fait, elles ne sonnaient pas du tout et se perdirent dans l'air sans éveiller d'écho, ni dans la forêt, ni même en nous.
Je clignai plusieurs des paupières pour tenter de chasser mes sombres pensées. L'information finit par arriver aux muscles de mes jambes et je rejoignis Ylulé sous les pins.
Sev, lui, n'avait pas l'air de vouloir bouger de sitôt. Il ouvrait de grands yeux apeurés. Je me penchai en avant et le tirai par la manche. Il résista un instant puis se laissa entraîner, pareil à un automate. Je soupirai.
-Sev ? Sev ? Tu es avec nous ? demandai-je en remuant ma main devant ses yeux.
Bon, visiblement, il ne l'était pas.
-Pousse-toi, m'ordonna Ylulé.
Je reculai d'un pas, curieuse de voir ce qu'elle allait faire de plus que moi.
Sa méthode était simple : elle le gifla.
Il cligna des yeux un instant, puis secoua la tête et porta la main à sa joue :
-Ça ne va pas la tête ?
-Bienvenue parmi nous, railla Ylulé en tournant les talons.
Elle s'enfonça à grands-pas dans la forêt, prenant presque d'instinct la tête de notre trio.
Place que je n'allais pas lui disputer tout de suite, encore sous l'emprise de l'anxiété qui nous avait saisis à l'orée de la pinède.
Une chose me frappa à peine j'eus fait quelques pas dans la pinède. Quand nous étions hors de la forêt, c'était le printemps, presque l'été, comme en témoignait les températures déjà élevés, sans être étouffantes, et les arbres couverts de fleurs colorées que nous venions de quitter.
Car ici, c'était l'automne, déjà proche de l'hiver.
Glacial et morose, comme partout ailleurs. Sauf qu'ici il semblait durer depuis toujours.
Je sursautai et me retournai vivement, imitée par mes deux compagnons.
Le craquement qui nous avait alertés se répéta.
-Qui... commença Ylulé.
Je lui écrasai le pied à nouveau.
-Tu crois vraiment que c'est le moment de faire les malins ? la réprimandai-je à mi-voix.
-Hum... Il faudrait pas que ça devienne une habitude ! rétorqua t-elle sur le même ton en se massant le pied.
-De quoi ? demandai-je innocemment.
-De m'écraser le pied, imbécile !
-Arrête donc de dire des bêtises !
Le ton montait et nous avions totalement oublié de chuchoter.
-C'est pas le moment les filles...
-Toi, tais-toi ! fîmes-nous en chœur en nous tournant vers lui.
Ah, au moins, nous étions d'accord sur un point.
-Sé-sérieusement, balbutia t-il.
Je m'aperçus alors qu'il fixait un point derrière nous avec une expression paniquée.
J'échangeai un regard avec Ylulé et nous nous retournèrent doucement.
-Ahh !
Le griffon pila net à notre cri, l'air aussi surpris et effrayé que nous.
Alors que j'essayai de calmer les battements de mon cœur, je détaillais presque inconsciemment l'animal.
Il semblait de grande taille pour son espèce, bien que je n'ai pas beaucoup d'expérience sur le sujet, n'ayant jamais rencontré de griffons en chair et en os avant, avec des épaules musculeuses. Un mâle, sûrement.
Il ressemblait fort aux statues qui nous avaient arrêtés sur la Piste aux Griffons, mélange de puma et de corbeau.
A une différence près, mais de taille : au lieu d'avoir un plumage noir et une fourrure grise, beige ou dorée, il était entièrement blanc, du bec jusqu'au bout des pattes.
Ses yeux étaient d'un rouge pâle, comme passé. Une cicatrice d'un rouge plus sombre lui barrait le droit.
Ses yeux écarlates firent quelques aller-retours entre Ylulé, Sev et moi. Il avait l'air complètement perdu.
Il finit par se tourner vers moi et me demanda quelque chose dont je ne compris pas un mot. Enfin, je pense que c'était une question, vu l'intonation de sa voix et la situation.
J'échangeai un regard avec Ylulé (pourquoi demander de l'aide à Sev ?). Elle me fit un signe d'incompréhension.
Je reportai mon attention sur le griffon, qui attendait visiblement une réponse.
-Je ne comprends pas, dis-je.
Il fixa sur moi un regard encore plus perdu, et me dit autre chose dans le même langue qu'il avait utilisé précédemment. Elle était plutôt agréable à entendre, mais pas douce ni chantante pour autant.
-Que voulez-vous dire ? demandai-je à toute hasard, en priant pour qu'il comprenne. Vous ne parlez pas la langue humaine ?
-Si.
Je haussai les sourcils.
-Si, je la parle très bien, développa le griffon. Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi toi tu ne parles pas ta langue.
-Qu'est-ce que vous racontez ? Je ne parle que celle-ci ! C'est ma langue maternelle !
Je m'interrompis un court instant.
-Mais avant, qui êtes-vous ? Que nous voulez-vous ?
Oui, c'est quand même plus important que cette sombre histoire de langue. Devions-nous fuir à toutes jambes ou le considérer comme un allié ?
-Je me nomme Gwyndor. Je ne vous veux rien de spécial, j'ai été surpris, c'est tout. Les humains sont rares, ici. Vous devez avoir une bonne raison pour que les Gardiens vous aient laissés passer. Et du cran pour simplement venir. Et donc, qui êtes-vous ?
J'hésitai à peine avant de révéler notre identité.
-Je suis Atahlé, et voilà Ylulé et Sev.
Je les désignai en citant leur nom.
Ylulé me donna un coup de coude (chacune son tour). Visiblement, elle n'était pas d'accord avec moi à propos de nos noms.
-Que faites-vous là ? continua Gwyndor (puisque c'était son nom).
J'ouvrais la bouche pour lui répondre quand ma compagne d'aventure me devança :
-En quoi cela vous intéresse t-il ? Pourquoi cet interrogatoire ?
Un sourire étira légèrement le coin du bec du griffon (comment était-ce possible ?).
-Ne t'inquiètes pas. Je ne vous veux pas de mal, mais ce n'est pas le cas de tous les occupants de Notre Forêt.
-Que voulez-vous dire ? s'enquit Sev, une note d'anxiété dans la voix.
-Simplement ce que je dis, ni plus, ni moins. Les pumas-corbeaux sont souvent cruels, et ils n'aiment pas le étrangers.
Ses paroles me firent frissonner et je surpris Ylulé jeter des coups d’œil apeurés autour d'elle.
-Vous parlez comme si vous n'en faisiez pas partie, remarquai-je malgré tout.
Une ombre de tristesse voila le regard de Gwyndor.
Oups, pensai-je.Je n'aurai pas dû dire ça.
-Tu as vu juste, Atahlé. Quand les pumas-corbeaux parlent d'étrangers, ils pensent à tous ceux qui sont différents, même si ils sont de leur propre espèce. Y compris moi.
-Mais pourquoi ? ne pûs-je m'empêcher de demander.
Il y a des moments où on voudrait bien pouvoir rappeler les mots avant qu'ils ne sortent.
-Euh... déso-solée si... bredouillai-je.
-Ce n'est pas grave, assura t-il avec une drôle de note. Je suis différent d'eux parce que je suis albinos.
Ah oui, j'avais déjà entendu parler de cette... anomalie, mais je croyais que ça faisait longtemps qu'il n'y avait plus de cas. C'est du moins ce qu'affirmait nos professeurs électroniques.
Visiblement, ils s'étaient trompés.
J'en étais à me demander quoi dire maintenant (ou comment prendre congé poliment du griffon), quand il tourna brusquement la tête. J'eus le temps de voir un éclair de peur dans son regard.
Il entrouvrit le bec, comme pour mieux capter une odeur. Cela me semblait bizarre pour un oiseau, mais après tout je ne savais presque rien (pour ne pas dire "rien" tout seul) sur les griffons.
-Partez ! Vite ! lança t-il.
Son ton pressant et angoissé me fit ravaler ma question. Ce n'était pas vraiment le moment de discuter.
D'autant plus qu'on entendait maintenant une cavalcade non loin de nous, avec des voix qui s'exprimaient dans une langue rauque. D'après le bruit qu'ils faisaient, les griffons -ce ne pouvait être que des griffons- étaient au moins une dizaine.
Je me mis à courir dans la direction opposée, Sev, Ylulé et notre nouveau compagnon sur les talons.
-Gwyndor ! l'interpellai-je. Peux-tu nous sortir de là ?
Le griffon opina sans cesser de courir.
Je ne pus m'empêcher d'observer ses muscles puissants roulant sous sa fourrure immaculée. Il ne m'avait jamais été donné auparavant de voir la beauté sauvage de la course des félins.
Alors que je l'observai ainsi, je remarquais alors une étrange marque noire sur l'intérieur de sa cuisse gauche. Je la regardai plus attentivement et mon cœur rata un battement quand je pus enfin voir ce qu'elle représentait.
Le serpent sur un entrelacs de lignes, désormais familier.
Gwyndor était un élu.
*
* *
La poursuite durait déjà depuis un quart-d'heure.
Gwyndor nous avait expliqué en route que nous ne pouvions espérer semer les griffons à la course ; notre seule chance était d'atteindre la lisière de La Forêt. Ils ne nous suivront pas au-delà.
Mais les pins se succédaient aux pins, aux troncs toujours plus torturés à mesure qu'on s'enfonçait dans la futaie. Elle dévoilait sans cesse ses noirs recoins, tournant après tournant, mètre après mètre.
Sev et Ylulé peinaient déjà derrière moi. J'entendais leurs halètements (on ne pouvait pas qualifier cela de respiration) et ils perdaient du terrain, si bien que nous étions obligés, Gwyndor et moi, de ralentir pour ne pas les semer. Ce dernier ne semblait jamais vouloir donner le moindre de signe de lassitude, sans parler d'épuisement. Moi-même sentait que je pourrais tenir encore longtemps.
Mais aucun de nous deux n'abandonnerait Ylulé et Sev à leur sort. Nous vivrons ou mourrons ensemble, déjà liés par le même... destin.
Ce mot que je détestais tant.
Cette forêt avait-elle une fin ?
Une angoisse m'étreignit le cœur à cette pensée et me fit frissonner.
-Je... je n'y... n'y a... arriverai... jamais ! haleta à grand-peine Ylulé.
Nous n'atteindrons jamais la lisière de La Forêt.
J'allais le dire à Gwyndor, découragée, quand il tourna brusquement entre deux pins.
-Par là !
Il avait l'air si sûr de ce qu'il faisait que je m'engageais à sa suite avant même son injonction. Je vis du coin de l’œil Sev et Ylulé échanger un regard abattu en tournant à leur tour.
-Allez courage ! leur lançai-je. On y est presque !
Presque arrivés où ?
Comment persuader quelqu'un de quelque chose à laquelle on ne croit pas soi-même ?
J'en étais à ruminer ses sombres pensées au rythme des halètements de nos deux compagnons humains, quand nous arrivâmes dans un endroit qui m'arracha un cri émerveillé et stupéfié. Je m'arrêtais net, tout comme les deux autres.
Gwyndor, quand à lui, pénétrait dans l'endroit comme si il le connaissait bien, mais sans en être blasé pour autant. En même temps, comment s'habituer à... cela ?